Pourquoi le CPAS ?
Les missions de maintien de la paix sont l’un des outils les plus efficaces au monde pour aider les pays en conflit à parcourir le difficile chemin qui mène à la paix. Le Département des opérations de paix dirige treize missions dont les activités de maintien de la paix ont des conséquences sur la sûreté et la sécurité quotidiennes d’environ 83 millions de personnes. L’ONU déploie près de 100 000 membres de son personnel dans le cadre des missions de maintien de la paix, aussi bien des agents en tenue (militaires et personnel de police) que des civils.
Dans le cadre de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » (A4P) lancée par le Secrétaire général de l’ONU en 2018 pour renforcer les opérations, il est primordial d’améliorer la façon dont les missions de maintien de la paix évaluent et montrent leur impact sur le terrain, ce qui est d’autant plus nécessaire qu’elles évoluent dans des contextes politiques et sécuritaires de plus en plus complexes dans lesquels interviennent de nombreux acteurs, dans des situations qui changent rapidement pour des raisons qui échappent au contrôle des missions. La priorité de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » est de mieux comprendre la contribution des missions de maintien de la paix au changement et d’évaluer les résultats obtenus dans ce cadre.
Le Système Intégré de Planification et d’Évaluation de la Performance (CPAS) est le premier outil véritablement complet qui permet d’établir un lien entre le contexte d’un pays et la planification, les données, les résultats et les rapports de performance des missions de maintien de la paix. Le CPAS donne aux responsables des opérations de maintien de la paix les moyens de prendre des décisions éclairées et fondées sur des faits en vue d’améliorer la conception des mandats, de façon à ce que la mise en œuvre de ces derniers permette de désamorcer plus rapidement les situations de conflit et d’améliorer la vie de millions de personnes vivant dans ces pays.
Qu’est-ce que le CPAS ?
Déployé pour la première fois dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) en août 2018, le CPAS s’est étendu depuis lors à huit autres missions et devrait être mis en œuvre dans l’ensemble des treize missions de maintien de la paix d’ici 2021. Le CPAS permet aux missions d’évaluer plus systématiquement leur milieu d’intervention, de déterminer l’impact visé, et de mesurer les progrès réalisés vers les objectifs fixés au moyen de données et d’analyses. Les données et les analyses servent à suivre l’impact dans le temps, à évaluer les performances, à concevoir de futurs plans et à formuler des recommandations à l’intention des décideurs et des responsables des missions afin d’améliorer la mise en œuvre des mandats et l’efficacité des opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans leur ensemble pour mieux atteindre les objectifs de paix et de sécurité mondiales. Le CPAS permet ainsi aux missions :
- d’élaborer un plan intégré pour la mise en œuvre de leur mandat avec la contribution des civils, des militaires et de la police, sur la base d’une analyse conjointe du contexte local dans lequel intervient la mission et des parties prenantes, ce qui aide les missions à se concentrer sur la façon d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour les personnes qu’elles ont le mandat de servir;
- de suivre leurs progrès et de montrer les résultats de leur travail sur la base de données et d’analyses rigoureuses, qui contribuent ensuite à élaborer des processus de prise de décision, à étayer les actions des missions par des faits et à renforcer les opérations.
Capture d’écran de l’une des fonctions de la plateforme du CPAS utilisée par les missions
Comment fonctionne le CPAS ?
Renforcement de l’attention portée à l’impact et aux personnes
La méthodologie du CPAS repose sur une cartographie régulière des dynamiques locales qui vise à aider les missions à comprendre à quel niveau et de quelle manière elles peuvent avoir l’impact le plus fort, et à faciliter les changements nécessaires pour mettre en œuvre les mandats dont elles sont investies en matière de paix et de sécurité. Cela suppose d’effectuer une analyse des principales parties prenantes susceptibles d’encourager ou d’empêcher les changements, qui aide en outre les missions à définir la façon dont elles travailleront avec celles-ci en vue de renforcer leurs capacités ou d’améliorer leurs connaissances. En intégrant des thèmes transversaux tels que la prise en compte systématique de la problématique femmes-hommes et la protection des civils, le CPAS place les personnes au cœur du maintien de la paix et permet aux missions de se concentrer sur l’amélioration des conditions des personnes touchées par les conflits.
Renforcement de la prise de décisions stratégiques
Les données et les analyses sont collectées pour évaluer les progrès et formuler des recommandations sur les domaines d’intervention prioritaires et les moyens à mettre en œuvre pour rendre les opérations d’une mission plus efficaces, ce qui améliore les décisions prises par les hauts responsables, qui sont fondées sur des données et des faits probants. Le CPAS permettra aux missions de mieux saisir l’impact qu’elle ont au fil du temps sur la paix et sur l’évolution des conflits, en améliorant leur compréhension quant à la manière dont le maintien de la paix peut être renforcé pour résoudre les conflits et protéger les civils de façon plus efficace.
Renforcement de la planification et de la coordination
Le CPAS donne aux missions les moyens d’élaborer des plans intégrés pour atteindre leurs objectifs. Il permet de suivre une approche englobant l’ensemble de la mission pour planifier les activités, définir des objectifs clairs et mis à jour régulièrement, et élaborer des plans communs pour atteindre les objectifs visés, ce qui répond directement aux demandes des missions, qui ont rencontré des difficultés pour coordonner les opérations civiles, policières et militaires en l’absence d’outils de gestion adéquats.
Missions dans lesquelles le CPAS est en place
2020 – UNAMID, Darfour: Lancement expérimental dans une mission désormais close
Témoignages
Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, évoque le CPAS dans son discours au Conseil de sécurité des Nations Unies le 14 septembre 2020 :
Consultez l’allocution intégrale en anglais.
PRIX, NOMINATIONS ET DISTINCTIONS
C’est un honneur pour le Département des opérations de paix de voir le Système intégré de planification et d’évaluation de la performance (CPAS) sélectionné comme l’une des «100 solutions pour la paix » parmi 850 candidatures pour le Forum de Paris sur la Paix.
L'édition 2020 s'est déroulée dans des circonstances exceptionnelles en raison de la pandémie de la COVID-19. Bien que l'événement ait dû se tenir entièrement en ligne, il a mobilisé plus de 50 chefs d'État et de gouvernement et 12 représentants d'organisations internationales, dont le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres.
Plus de 12 000 participants de 174 pays ont été réunis pour 117 heures de débats et discussions diffusés en direct et avec pour objectif d’identifier des solutions pour aider la planète à rebondir après la pandémie.
La cheffe de l’équipe des Évaluations (DPO / DPET), Mme Kym Taylor, a présenté le CPAS le 13 novembre 2020.
Plus d'informations sur le Forum de Paris sur la Paix.
Si vous avez des questions, veuillez les adresser à cpasteam@un.org.
En novembre 2019, le Système Intégré de Planification et d’Évaluation de la Performance (CPAS) a été présélectionné pour les Prix du Secrétaire général dans la catégorie « Innovation ».
Les Prix du Secrétaire général distinguent et reconnaissent les performances significatives de projets d’avant-garde ayant un grand impact et un potentiel d’innovation. La présélection du CPAS dans ce cadre met également en valeur le potentiel plus large du système en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies, ainsi que la contribution de l’ONU à une meilleure gouvernance mondiale.