Les opérations de maintien de la paix servent de médiateur et facilitent les accords de paix et aident à maintenir leur mise en œuvre sur la bonne voie. Ces opérations contribuent à maintenir la stabilité et le dialogue entre les parties au conflit qui ne se sont pas encore entendues sur un accord de paix durable. Elles instaurent la confiance entre les communautés et les acteurs du conflit au niveau local, en liant la médiation locale aux processus et acteurs politiques nationaux.
Cette recherche de solutions politiques durables guide la conception et le déploiement des opérations de maintien de la paix Les partenaires du maintien de la paix aux niveaux local, national, régional et international collaborent pour contribuer à assurer des progrès durables dans le renforcement de la sécurité, la réconciliation nationale, l’état de droit, les droits de l’homme et le développement durable.
En 70 ans, le maintien de la paix des Nations Unies a évolué pour répondre aux exigences de différents conflits et d’un paysage politique changeant. De nombreux conflits ont pris fin, soit grâce à la médiation directe des Nations Unies, soit grâce aux efforts d’autres pays agissant avec le soutien des Nations Unies.
Depuis 1948, les soldats du maintien de la paix des Nations Unies ont mené à bien leurs missions et ont quitté des pays tels que le Timor-Oriental, le Liberia, le Cambodge, l’Angola, la Croatie et la Sierra Leone. Lorsque les conditions de conservation d’une présence de maintien de la paix cessent d’exister, les opérations se transforment parfois en Missions politiques spéciales.
La politique, un domaine d’action essentiel pour le maintien de la paix
En mars 2018, le Secrétaire général de l’ONU a lancé l’Action pour le maintien de la paix (A4P) qui vise à « mobiliser tous les partenaires et parties prenantes pour soutenir la grande entreprise du maintien de la paix des Nations Unies ». Il s’agit notamment d’aider les pays à parvenir à une paix durable, de soutenir les processus politiques, de protéger les civils et de mettre en place des institutions nationales.
Jusqu’à présent, 155 pays et quatre organisations partenaires ont approuvé la Déclaration d’engagements partagés sur les opérations de maintien de la paix.
La participation pleine, égale et significative des femmes aux processus de paix
Garantir la pleine participation des femmes, sur un pied d’égalité et de manière significative, à la paix et aux processus politiques est au cœur du travail de maintien de la paix des Nations Unies. La paix et la sécurité ne peuvent être obtenues et maintenues que si tous les membres de la société ont des chances égales, une protection, un accès aux ressources et aux services et une participation à la prise de décision.
Les recherches montrent que les femmes et les hommes vivent, s’engagent et sont affectés différemment par les conflits armés violents et qu’ils ont une compréhension différente de la paix. Reconnaître et intégrer ces différences dans le maintien de la paix, ainsi que les divers rôles que les femmes jouent en tant qu’actrices dans le façonnement des conflits et la contribution à la consolidation de la paix, peuvent atténuer la menace qui pèse sur la paix et la sécurité.
Par le biais du programme Femmes, paix et sécurité le maintien de la paix des Nations Unies s’attaque aux obstacles sociaux, culturels et politiques et aux risques de protection qui limitent la pleine participation des femmes à l’instauration et au maintien de la paix.
Pilier de la paix et de la sécurité
Le secrétaire général António Guterres a lancé une série de réformes interdépendantes, dont une restructuration du pilier de la paix et de la sécurité. Cette mesure a été conçue pour rendre le pilier plus cohérent, pragmatique, agile et efficace, capable de collaborer avec des partenaires à travers le système des Nations Unies et en dehors de celui-ci pour prévenir les conflits violents.
Il a permis de rassembler les principales capacités des Nations Unies en matière de paix et de sécurité autour d’une structure politico-opérationnelle unique dotée de responsabilités régionales et a facilité l’intégration de la consolidation de la paix dans l’ensemble du pilier.
Dans le cadre de ce pilier, les départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) et les opérations de paix (DPO) partagent des objectifs communs : prévenir les conflits violents et leurs effets négatifs, contribuer à leur transformation et à leur résolution, et aider à construire des sociétés fortes, inclusives et résistantes qui renforceront les résultats de la paix pour les générations à venir.
Bien que les ministères conservent des mandats, des plans et des sources de financement distincts, le pilier s’appuie sur une gamme d’outils et de ressources qui sont utilisés avec souplesse dans le cadre des missions et en dehors des missions. Grâce à leur expertise politique, leurs capacités techniques et un large éventail de conseils et de soutiens spécialisés, le DPO et le DPPA s’efforcent de maximiser leur impact sur le terrain.
Exemples tirés du terrain
République centrafricaine
En étroite collaboration avec l’Union africaine et la CEEAC, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a profité de son mandat politique et de son solide dispositif de sécurité pour créer un environnement qui a conduit le gouvernement et les 14 principaux groupes armés à signer l’Accord pour la paix et la réconciliation en février 2019. La Mission, en collaboration avec la communauté internationale, soutient le pays à l’approche des élections présidentielles et législatives combinées prévues pour le 27 décembre 2020. Elles seront suivies d’élections locales fin 2021 – les premières élections depuis le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la signature de l’accord politique.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), tout en mettant en œuvre son mandat à quatre volets, a contribué à promouvoir la paix et la stabilité au Soudan du Sud en faisant usage des bons offices du Secrétaire général aux niveaux national, étatique et local. Au niveau national, la MINUSS a apporté un soutien important à l’IGAD et a encouragé le dialogue entre les parties prenantes des institutions de transition pour faciliter la mise en œuvre de l’accord de paix. Au niveau des États et au niveau local, la MINUSS a joué un rôle essentiel en facilitant le dialogue entre les commandants des parties belligérantes pour voir l’accord de cessez-le-feu prendre racine, et a soutenu les mécanismes d’atténuation des conflits intercommunautaires tout en protégeant les civils par une présence robuste ainsi qu’en protégeant près de 170 000 personnes déplacées dans ses sites de protection des civils (POC). En même temps, la MINUSS a facilité les opérations humanitaires à la demande des partenaires humanitaires, et enquête et fait périodiquement rapport sur les violations des droits de l’homme commises contre les citoyens du Soudan du Sud.
Mali
En mars 2020, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a soutenu les élections législatives dans tout le pays. La décision d’organiser des sondages a été l’un des principaux résultats du dialogue national en décembre 2019. La MINUSMA a fourni un soutien logistique et opérationnel essentiel à la préparation des élections, et a sécurisé les bureaux de vote le jour du scrutin À la suite du coup d’État du 18 août 2020 au Mali et de la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta, la MINUSMA a travaillé aux efforts de médiation régionaux dirigés par la CEDEAO pour accompagner les parties prenantes au Mali à se mettre d’accord sur les modalités de la transition et rétablir l’ordre constitutionnel.