Les professionnelles des médias s’engagent à «ne pas se laisser faire» face aux stéréotypes. Photo MONUSCO/John Bompengo
Kinshasa, le 25 mars 2019 - Afin de renforcer leurs capacités, réfléchir à construire intelligemment leurs carrières et raffermir leurs relations professionnelles, des femmes ayant réussi leur métier dans les médias (audiovisuels, numériques et presse écrite) ont partagé vendredi 22 mars, leurs témoignages et expériences avec leurs futures consœurs en formation.
C’était à l’occasion d’un forum d’échanges organisé par la Division de la communication stratégique et de l’Information publique de la Monusco, en collaboration avec ONU Femmes et le PNUD.
Le site Utex Africa de la Monusco, qui a abrité les travaux de ce forum, a accueilli près de 200 personnes dont plus d’une centaine de femmes.
Parmi elles, Fatou Giwa, Représentante adjointe d’ONU Femmes en RDC, Anne Mayimona, présidente de l’Union congolaise des femmes de médias (UCOFEM) ou encore Grâce Ngyke Kangundu, présidente de l’Association congolaise des femmes de la presse écrite (ACOFEPE).
A leurs côtés, un panel d’intervenants et d’experts composé de Jules Mulimbi (ONU Femmes), Jean-Chrétien Ekambo (professeur à l’IFASIC) et Tito Ndombi (président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC).
Fatou Giwa s’est appesantie sur le Point 10 de la Déclaration de Beijing sur les conditions nécessaires pour assurer l’égalité, le développement et la paix. Selon elle, « mieux on est informé, mieux on peut faire son travail », la patronne de l’ONU Femmes/RDC a lancé un appel pressant, mieux une recommandation aux femmes journalistes : « Il est primordial que vos reportages soient sensibles au Genre. »
« Le cerveau n’a pas de sexe »
Les différentes interventions ont permis de se rendre à une évidence : les femmes doivent travailler pour casser les stéréotypes et les différences contre elles.
C’est du moins l’avis du président du CSAC, l’organe de régulation des médias au Congo : « Vous pouvez faire bouger les lignes dans le monde des médias ou dans d’autres domaines », recommande Tito Ndombi aux femmes.
Cela peut être juste et vrai, à en croire le professeur Jean-Chrétien Ekambo pour qui, « il n’y a pas de prérequis naturels ou biologiques, mais c’est la société qui crée les catégories. » Et de renchérir que le cerveau n’est ni masculin, ni féminin : « le cerveau n’a pas de sexe. L’enjeu est donc de sortir de ce carcan, de cet enfermement de catégories. »
Témoignages et expériences
Les femmes journalistes qui se sont imposées dans le métier ont, tour à tour, parlé de défis qu’elles ont dû rencontrer dans leur travail quotidien, au sein de leurs rédactions ou sur le terrain. Elles ont, avant de terminer leurs témoignages, émis quelques recommandations.
L’on en retiendra, entre autres : la nécessité pour les femmes d’innover, de s’adapter à l’évolution technologique, de s’autonomiser, de se former et de réaliser des reportages de qualité qui soient sensibles au Genre ; de transformer les obstacles en opportunités.
Il est également essentiel pour les femmes d’accéder aux postes de responsabilité, aux processus de prise de décision, et aux ressources.
Notons que cette activité s’est tenue en marge des célébrations du mois de mars dédié aux femmes. Pour rappel, les femmes journalistes chevronnées et les étudiantes de cet Institut se sont rencontrées le 7 mars 2019, à l’Institut Facultaire des Sciences de l’information et de communication.
Leurs échanges avaient porté sur la manière de procéder pour bâtir intelligemment sa carrière de journaliste, reposant sur trois principes fondamentaux à savoir : être un bon collaborateur, prendre son engagement au sérieux et se battre en vue de gravir les échelons. C’était lors de la réalisation de l’émission « Okapi service » de Radio Okapi, la radio des Nations Unies.