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  • Pour soutenir le renforcement de la communauté et améliorer l'accès aux services, les résidents locaux ont participé à la construction d'une maternité à Bria, dans le cadre d'un projet de réduction de la violence communautaire mis en œuvre par la mission de maintien de la paix en République centrafricaine, MINUSCA (Photo publiée avec l'aimable autorisation de la section CVR de la MINUSCA)
    Pour soutenir le renforcement de la communauté et améliorer l'accès aux services, les résidents locaux ont participé à la construction d'une maternité à Bria, dans le cadre d'un projet de réduction de la violence communautaire mis en œuvre par la mission de maintien de la paix en République centrafricaine, MINUSCA (Photo publiée avec l'aimable autorisation de la section CVR de la MINUSCA)

Tena de Tena – Le maintien de la paix en République centrafricaine « main dans la main » avec la réduction de la violence au sein de la communauté et la réintégration des ex-combattants

Dans cette série de récits, le département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies présente les résultats obtenus dans le cadre de l'Action pour le maintien de la paix, qui oriente les opérations de paix de 12 missions en cours.

Écrit par Crystal Lee

La ville de Bria, chef-lieu de la préfecture de Haute-Kotto en République centrafricaine (RCA), est déchirée par des groupes armés qui s'opposent depuis que le conflit a éclaté dans le pays en 2013. Cependant, sur les rives de la Samba, un projet communautaire unique a permis de rassembler des membres de la collectivité qui appartenaient, il y a peu de temps, à des camps opposés dans le cadre de ce conflit. Le bien nommé projet Tena de Tena (qui signifie « main dans la main » en sango, la première langue du pays) offre aujourd'hui des moyens de subsistance alternatifs à 52 personnes, dont 23 femmes, qui cultivent la terre, gèrent des étangs de pisciculture, fabriquent des briques à partir de la terre rouge, et élèvent du bétail destiné à la vente.

Depuis 2016, le projet Tena de Tena, déployé dans le contexte du programme de lutte contre la violence au sein de la collectivité de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), soutient 4 000 à 6 000 personnes chaque année. Ce projet favorise le développement économique dans les zones rurales de la RCA et devient un outil puissant pour bâtir une paix durable.

La lutte contre la violence au sein de la collectivité grâce au maintien de la paix de l'ONU : une proposition ancrée dans le territoire

La lutte contre la violence au sein de la collectivité est une stratégie qui a été utilisée pour la première fois en Haïti en 2006, lorsque le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé au pays de réorienter ses efforts de désarmement, de démobilisation et de réintégration de ses ex-combattants (ou DDR) pour encourager des initiatives locales qui contribuent à neutraliser l'influence des groupes armés qui sévissent dans les quartiers urbains. Depuis lors, l'approche axée sur la communauté, qu'on appelle « DDR de deuxième génération » a été étendue à six autres missions de maintien de la paix, notamment en République centrafricaine en 2015, où elle a d'abord été utilisée pour empêcher les groupes armés de perturber le processus électoral. 

« Le DDR joue un rôle déterminant dans la stabilisation d'un pays qui commence à sortir d'un conflit armé et dont de vastes territoires sont toujours sous le contrôle des groupes armés », explique Lizbeth Cullity, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine. C'est « un outil qui vise, à terme, à faire reculer les groupes armés et à contribuer à la restauration progressive de l'autorité de l'État », ajoute-t-elle.

Sur la voie de la tolérance, de la dignité et de la paix

Les programmes de lutte contre la violence au sein de la collectivité en République centrafricaine et ailleurs ont contribué à empêcher de nouveaux recrutements par les groupes armés et à apaiser les tensions communautaires grâce à des possibilités d'activités rémunératrices et à des forums de dialogue communautaire.

Amir Sinousi, père de trois enfants, était chauffeur de taxi à Bangui avant le déclenchement des violences en 2013. « J'ai rejoint les rangs d'un groupe de combattants quand j'ai perdu ma seule source de revenus à cause de la crise », se souvient-il. Lorsque l'occasion s'est présentée, il a adhéré au premier programme de lutte contre la violence au sein de la collectivité pour acquérir de nouvelles compétences en vue de devenir mécanicien. « Aujourd'hui, j'ai mon propre atelier de réparation et je gagne entre 30 000 et 40 000 francs CFA (soit entre 50 et 65 dollars) par semaine », se réjouit-il, ajoutant fièrement qu'il forme désormais deux jeunes de son quartier et qu'on « l'appelle à la rescousse chaque fois qu'une voiture tombe en panne dans plusieurs villages aux alentours ».

Une seconde chance pour tous

À Lasmi, près de Bria, 20 anciennes combattantes acquièrent de nouvelles compétences telles que la couture, la pâtisserie et la restauration dans une cuisine mise à disposition par le programme local de lutte contre la violence au sein de la collectivité. Le programme offre également un lieu de médiation, de dialogue et de résolution locale des conflits. Un forage avec une pompe à eau a été installé pour desservir non seulement les stagiaires présents sur le site, mais aussi les 5 000 ménages résidant aux alentours.

Avec le soutien de la MINUSCA et des organisations locales de la société civile, des programmes similaires fleurissent sur l'ensemble du territoire de la République centrafricaine, apportant leur contribution modeste mais essentielle au rétablissement de la paix dans tout le pays.
 

La majorité des soldats de la paix œuvrent aujourd'hui au service de missions dont le mandat donne la priorité à la protection des civils, notamment la prévention des conflits et des violences sexuelles, la protection des femmes et des enfants, et la promotion des droits humains. Il s'agit d'un domaine clé du programme de l'initiative Action pour le maintien de la paix et de sa stratégie de mise en œuvre A4P+, qui fait de la coopération avec nos pays d'accueil une priorité et qui considère les questions liées aux femmes, à la paix et à la sécurité comme des thématiques transversales.