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Soudan : le Conseil de sécurité proroge d'un an la surveillance de l'application des sanctions au Darfour

Considérant que la situation au Soudan continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région, le Conseil de sécurité a prorogé jeudi jusqu'au 12 mars 2019, le mandat du Groupe d'experts rattaché au Comité des sanctions applicables à ce pays.

En adoptant à l'unanimité de ses 15 membres la résolution 2400 (2018), le Conseil affirme également son intention d'examiner régulièrement les mesures concernant le Darfour, compte tenu de l'évolution de la situation sur le terrain, en tenant compte des recommandations du Comité, lesquelles figureront dans des rapports périodiques. Le prochain devra être remis au Conseil au plus tard le 12 août 2018, et le rapport final au plus tard le 12 janvier 2019.

Le Groupe d'experts a pour mandat d'appuyer les travaux du Comité des sanctions, créé en vertu de la résolution 1591 (2005) pour surveiller l'application de l'embargo sur les armes, l'interdiction de voyager et le gel des avoirs imposés « à toutes les parties à l'Accord de cessez-le-feu de N'Djamena et tous autres belligérants », accord qui date de 2004 et qui a été suivi, en 2011, du Document de Doha pour la paix au Darfour.

Le représentant du Soudan a affirmé que la situation dans les cinq États du Darfour s'était considérablement améliorée au cours des derniers mois, grâce aux efforts conjoints de son gouvernement, de l'Opération de l'Union africaine et des Nations Unies (MINUAD) et des partenaires humanitaires.

À la lumière de ces progrès, il s'est lancé dans un plaidoyer vigoureux en faveur de la levée des sanctions imposées par le Conseil à son pays, en considérant qu'il devrait être mis fin au mandat du Groupe d'experts « de manière graduelle, je le répète, de manière graduelle ». Le « retour à la normale » au Darfour ayant décidé le Conseil de sécurité à envisager la mise en place graduelle d'une stratégie de sortie pour la MINUAD, le régime de sanctions n'a selon lui plus de raison d'être.

Après avoir appelé les groupes rebelles encore actifs à rejoindre la table des négociations, le délégué soudanais a toutefois précisé que Khartoum ne tolèrerait pas que certains individus ou factions puissent prendre en otages les étapes finales du processus de paix. Il a porté à l'attention du Conseil le fait que certains belligérants opèrent depuis des pays limitrophes, la Libye et le Soudan du Sud, lui demandant d'aborder ce conflit pour ce qu'il est, un conflit international plutôt qu'interne.