Yohann Bouvier (France), jeune volontaire de l’ONU, spécialiste du suivi et de l’évaluation pour l’UNICEF (à droite), et Rory Collins (Irlande), volontaire de l’ONU développeur de logiciels au bureau d’appui de VNU (écrivant au tableau), enseignent l’anglais aux habitants dans le cadre d’une initiative bénévole (Warnet/UNV, 2017).
La mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO) a été mise en place en 2010 par le Conseil de sécurité afin de marquer une nouvelle phase dans l’histoire du pays. Dotée d’une forte composante militaire, la mission protège les civils, le personnel humanitaire et les défenseurs des droits de l’homme qui se trouvent sous la menace de violences physiques directes, tout en appuyant la stabilisation et la paix. Les volontaires de l’ONU, dont les effectifs s’élèvent à plus du tiers du personnel international en poste, constituent une part importante du volet civil de la mission.
Les volontaires de l’ONU représentent plus du tiers du personnel international au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO). Bien qu’il s’agisse d’une part importante du personnel, la mission demeure une opération de maintien de la paix fortement militarisée. Confronté à des vagues de violence répétées à l’est du pays et dans la région plus vaste des Grands Lacs, menaçant la stabilité générale et le développement du pays, le Conseil de sécurité a approuvé en 2013 la création d’une brigade d’intervention armée spécialisée, conformément au chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Du fait de l’escalade du conflit et de l’importance essentielle des activités de construction de la paix, la composante civile de la mission est devenue encore plus cruciale pour la recherche d’une paix durable en RDC.
Les Volontaires de l’ONU interviennent sur plus de 20 lieux d’affectation dans l’ensemble du pays. Certains d’entre eux sont très complexes et reculés. Au milieu d’innombrables difficultés, les volontaires apportent un enthousiasme et une motivation essentiels afin que les opérations de maintien de la paix gardent un visage humain. Individuellement, les volontaires de l’ONU ont des origines, des compétences et des centres d’intérêt très différents, et qui recouvrent quasiment tous les groupes fonctionnels de la MONUSCO. Dans un contexte aussi instable, les volontaires de l’ONU présentent le visage civil de la mission, en favorisant une interaction nécessaire avec la société civile du pays, en la soutenant et en contribuant à son autonomisation.
« Je suis impressionné par la volonté et la détermination des volontaires de l’ONU à aider les populations locales en dépit de conditions de vie et de travail parfois difficiles. Ils incarnent véritablement l’essence et l’esprit des Nations Unies et je souhaite exprimer à quel point j’apprécie chacun d’entre eux pour leur précieuse contribution à notre travail en RDC » — M. Maman Sambo Sidikou, Représentant spécial du Secrétaire général en RDC.
Si l’impact le plus visible des volontaires de l’ONU découle du travail lié à leur mission, pour laquelle ils coordonnent des activités comme des travaux d’infrastructures, des investigations sur des violations des droits de l’homme, des inscriptions sur les listes électorales, la gestion d’opérations aériennes ainsi que le passage de convois à travers la frontière, ils entreprennent également des missions chargées sur le plan émotionnel, par exemple en apportant un soutien aux membres démobilisés des groupes armés. Sur le terrain, il apparaît nettement que les volontaires de l’ONU ne contribuent pas seulement aux objectifs de la mission, mais aussi à la vie des communautés locales dans lesquelles ils interviennent par de petits projets bénévoles, des gestes quotidiens et des initiatives qui sont pour la plupart passées sous silence.
« S’il demeure très difficile de comprendre, mesurer et relater les contributions immenses et variées que chaque volontaire de l’ONU peut apporter de différentes façons sur le terrain, il est fantastique de penser au rôle joué par eux-mêmes et l’équipe VNU, qui rendent ces apports possibles » déclare Simone Beccaria, responsable du programme VNU en RDC.
Leur dévouement les pousse à sortir des enceintes de l’ONU, et à servir de passerelle entre les Nations unies et la population, avec moins de contraintes et des liens plus forts, dans un environnement plus informel. Que ce soit en enseignant l’anglais à des écoliers pendant les vacances, en apprenant à des femmes les bases de la comptabilité, la lecture et l’écriture, ou en passant du temps à jouer avec des orphelins, les volontaires de l’ONU transmettent un message de paix très fort. Et ils le font malgré des conditions de travail très difficiles, des soucis personnels et des préoccupations concernant leur sécurité, et avec la fatigue causée par un travail mené dans un environnement aussi épuisant.
« Avec le soutien de mes collègues volontaires de l’ONU, je me suis lancée dans un projet visant à appuyer le système sanitaire de la ville en partenariat avec l’association locale Corps des Jeunes Volontaires de la RDC. Grâce à toutes ces activités, la communauté prend peu à peu conscience du rôle qu’elle peut et doit jouer dans la protection de son environnement » affirme Salimata Traoré (Côte d’Ivoire), volontaire de l’ONU spécialiste des droits de l’homme à Kisangani.
Le défi consiste à tirer parti de ces éléments et à parvenir à ce que tous reconnaissent la contribution des volontaires de l’ONU qui peut parfois être difficile à mesurer, mais qui a clairement des conséquences positive sur le terrain et dans la vie de ceux qu’ils servent.
par Simone Beccaria, RDC