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Reprise des armes par le M23 : de jeunes leaders de Goma interpellent les Nations Unies

Au cours d’une session consultative organisée le 27 mai 2022, 27 jeunes leaders d’opinion de Goma ont invité la cheffe de la MONUSCO et l'envoyé spécial pour la région des Grands Lacs à s’impliquer dans la réactivation et la mise en œuvre effective de l'Accord-Cadre d’Addis Abeba. Photo MONUSCO Affaires civiles / James Nzabara

Au cours d’une session consultative organisée le 27 mai 2022 par la section des Affaires civiles de la MONUSCO à Goma, 27 jeunes leaders d’opinion de cette ville, dont sept (07) femmes, ont invité la cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, et l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, M. Huang Xia, à s’impliquer, chacun en ce qui le concerne, dans la réactivation et la mise en œuvre effective de l'Accord-Cadre d’Addis Abeba, afin de régler pacifiquement et durablement les conflits en RDC et dans sa région orientale en particulier. 

Œuvrant au sein de différentes plateformes des jeunes et de la société civile ainsi que des mouvements citoyens opérant à Goma, ces jeunes ont ainsi réagi à la situation sécuritaire dans leur ville, en particulier, et dans la province du Nord-Kivu, en général, à la suite de la résurgence des affrontements entre les forces gouvernementales, appuyées par la MONUSCO, et le groupe armé M23 dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo. 

D’entrée de jeu, les jeunes leaders ont exprimé tant leur désarroi, que leurs ras-le-bol et colère face au cycle de violences interminables qui sapent les efforts de paix et plombent leurs aspirations, en tant que jeunes de la province du Nord Kivu, à un avenir radieux.  

Les participants ont désapprouvé la reprise des armes par le M23 dans les territoires de Nyiragongo et de Rutshuru, occasionnant des pertes en vies humaines, un déplacement massif de la population civile et la perturbation du programme des examens officiels dans lesdits territoires.  

Ils ont également condamné tout appui extérieur dont pourrait bénéficier le M23 et souligné une fatigue relative face aux multiples accords de paix signés entre la RDC et les différents groupes rebelles d’une part et ses pays riverains d’autre part, accords qui tardent à consolider la paix et stabiliser la sous-région.  

S’agissant de l’appel à mobilisation citoyenne avec des armes blanches pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC aux côtés des FARDC, les jeunes leaders y ont accordé une adhésion mitigée. Le vivre-ensemble et la coexistence pacifique prévalant entre les différentes communautés ethniques à Goma ont eu raison des émotions et autres rancœurs nourries par cette énième reprise des armes par le M23.  

Invoquant l’obligation de mémoire sur l’histoire contemporaine et les dérapages d’un tel appel à mobilisation citoyenne, Robert Ngangue, coordonnateur des Affaires civiles de la MONUSCO Goma, et modérateur de la session, a exhorté les leaders jeunes à faire confiance aux forces de défense et de sécurité de la RDC et à leurs partenaires bilatéraux et multinationaux, à éviter de se substituer aux forces loyalistes, à ne pas céder aux manipulations et à continuer d’œuvrer pour la paix et la cohésion sociale. 

La MONUSCO a enfin briefé les jeunes leaders sur ses réalisations dans le domaine de la protection des civils en appui au gouvernement de la RDC sur le théâtre des opérations militaires dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo et sur ses bons offices avec toutes les parties prenantes au conflit dans l’est de la RDC, en vue d’une désescalade ardemment souhaitée. 

Cette session s’est déroulée en présence de plusieurs autres composantes de la MONUSCO Goma, notamment la Police des Nations Unies, les Affaires politiques, l’Appui à la justice, la Force MONUSCO, l’Information publique, le DDRR et le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme.