Ce projet de réduction de la violence communautaire avait pour objectif de contribuer à la transformation des conflits et la réduction de la violence par l’engagement des acteurs locaux et de l’ensemble des membres de la communauté, pour la transformation sociale à Martissant, 3ème circonscription de Port-au-Prince, incluant les localités de Grand Ravine, Ti Bois, Descayettes, Fort-Mercredi-Bellevue 2 et Avenue Bolosse.
Le projet a touché 108 bénéficiaires directs, dont 41 femmes. Les actions du projet ont été concrétisées à travers un processus de dialogue participatif et inclusif avec les membres de la communauté, basé sur l’engagement individuel et collectif, le renforcement de la protection des jeunes et des mineurs en responsabilisant les notables, les leaders et les parents et le renforcement des capacités entrepreneuriales de 58 jeunes facilitant la mise en place d’un cadre économique local.
Elles ont également été concrétisées à travers l’accompagnement des leaders communautaires, des représentants des groupes armés, des agents de la Police communautaire et des autorités locales à prendre des engagements formels pour définir un nouveau climat de paix et de développement basé sur la protection des citoyens, la réduction de la violence, et le dialogue autour des priorités communautaires. Ces actions ont été supportées par des activités psychosociales et de coaching.
Ce projet a eu pour impact immédiat la conscientisation et la mobilisation des membres de la communauté, particulièrement les femmes, sur leur participation dans l’instauration d’un climat de paix et le développement de leur communauté. Il a également contribué à tisser des liens sociaux et de vivre-ensemble entre les différentes localités de Martissant.
Grace à des sessions de renforcement des capacités entrepreneuriales, 58 jeunes (dont 18 femmes), ont pu accélérer le développement de leurs start-ups dans le petit commerce (production artisanale en cuir, production de jus naturels, commerce alimentaire, vente de produits cosmétiques ou de vêtements usagers, etc…).
« Je crois que cette activité sur la violence basée sur le genre et l’action civique a développé le sens critique chez les jeunes par rapport à la remise en question du modèle de fonctionnement de leur société. Plusieurs ont pris conscience de leur inactivité face à certaines dérives qui ont causé tant de souffrances dans le quartier de Bolosse. Cette activité a permis de faire germer de nouveaux leaders qui vont s’impliquer dans tout ce qui se passe dans leur environnement », a indiqué un bénéficiaire de Ti-Bwa.
« L’une des choses les plus importantes que cette activité a apporté au quartier de Grand Ravine, c’est qu’elle a réveillé la conscience des jeunes femmes qui y vivent. Cela fait longtemps que ce quartier n’a pas eu de regroupement de femmes travaillant au bien-être de leur propre communauté. Ce projet les a poussées à vouloir s’engager à participer activement dans la reconstruction de leur communauté », a partagé un autre bénéficiaire, originaire de Bolosse, insistant sur l’importance pour lui de ces espaces de dialogue et de mobilisation.
Réduction de la violence communautaire (RVC)Les projets de RVC de la MINUJUSTH visent à réduire l’insécurité et la violence dans les communautés, et d’atténuer les effets de cette violence sur leur développement. La protection des groupes vulnérables, des femmes, des enfants et des hommes, qui vivent dans ces communautés est au centre des actions de ces projets. En particulier, la participation de jeunes à risques, de femmes, et/ou d’autres groupes marginalisés dans des projets communautaires est essentielle pour améliorer la stabilité, l’inclusivité et le respect des droits de tout un chacun.
Les acteurs et dirigeants communautaires, ainsi que les organisations de base sont impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets de réduction de la violence communautaire. Les agences gouvernementales et les agences, fonds et programmes des Nations Unies sont étroitement associés au processus, dans le cadre de la stratégie de la MINUJUSTH qui vise un transfert graduel des responsabilités au Gouvernement haïtien et aux acteurs du développement.