Bienvenue aux Nations Unies

Processus de paix : Les acteurs de la justice traditionnelle et formelle discutent de la complémentarité entre les deux systèmes

Le Bureau Régional de la MINUSMA à Tombouctou, en collaboration avec la Direction Nationale des Affaires Judiciaires et du Sceau (DNAJS), a organisé les 18 et 19 juillet derniers, un atelier d’information et d’échanges sur la complémentarité entre la justice formelle et la justice traditionnelle.

L’objectif de cette activité était de renforcer les capacités des participants pour améliorer leurs contributions dans leur rôle de plaidoyer, en faveur de la promotion de l’état de droit et de l’amélioration de l’accès des populations au droit et à la justice.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger, le Ministère de la justice, appuyé par ses Partenaires Techniques et Financiers, a développé un Programme d’Urgence pour la Réforme de la Justice et la mise en œuvre de l’Accord (PURJ-AP). Adopté par le Gouvernement malien le 17 décembre 2015, ce programme prévoit que soient restaurés les mécanismes traditionnels de règlement de litiges, notamment les cadis, qui ont fait leur preuve dans le passé. Et ce, conformément à l’art. 46 de l’Accord d’Alger.

Ainsi, selon son programme d’harmonisation du système judiciaire formel et traditionnel, pour faire avancer le processus de paix et en vue de respecter la souveraineté du Mali, la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires (SAJP) de la MINUSMA à Tombouctou a initié le présent atelier de sensibilisation sur la justice traditionnelle et formelle. « L’importance que nous attachons à la justice traditionnelle est une façon de réduire le contentieux, mais aussi de reconstituer la paix sociale et une acceptation de vivre ensemble, » a souligné M. Riccardo Maia, Chef de Bureau de la MINUSMA Tombouctou.

Cette rencontre s’est déroulée au Centre Ahmed Baba de Tombouctou, sous la présidence du Gouverneur de la région de Tombouctou, Koina Ag Ahmadou. Réunissant près d’une centaine de participants issus de la région, parmi lesquels des représentants de la société civile, des Organisation Non Gouvernementales (ONG), de la chefferie traditionnelle, des autorités politiques, administratives et coutumières, des magistrats, en présence du Président du Tribunal de Grande Instance de Tombouctou, du Cadi de Tombouctou, ainsi que du responsable de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA accompagné de ses collaborateurs.

Durant deux jours de travaux, les participants se sont penchés sur des thématiques comme "le statut des autorités traditionnels en matière judiciaire et leur compétence matérielle", "les voies de recours et renvois entre justice traditionnelle et formelle, ou encore, "quel accès à la justice pour les femmes dans les deux |cas (traditionnelle et formelle)".

« A travers les exposés et les présentations que nous avons suivies, nous avons appris beaucoup de choses qui vont nous permettre d’éclairer nos communautés sur certains aspects que nous ne maitrisions pas avant. Aujourd’hui la complémentarité entre ces deux justices est un principe nécessaire, » a déclaré Talfi Ag Mohamed, Président du Conseil de Cercle de Goundam, avant de poursuivre ainsi : « Cette nécessité est reconnue par le gouvernement et par les communautés. La présente rencontre qui nous réunit témoigne de la conviction de l’Etat et de ses partenaires à mettre en œuvre cette complémentarité pour consolider la paix dans notre pays ».