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Préparer la réinsertion sociale des détenues de la maison d’arrêt de Bimbo

L’atmosphère est festive à la maison d’arrêt et de correction des femmes de Bimbo, ce lundi 8 mars 2021. Au cours d’une journée portes-ouvertes en marge de la cérémonie officielle commémorant la journée internationale des droits des femmes, les détenues de la maison d’arrêt et de correction des femmes de Bimbo ont présenté au public leurs travaux réalisés dans le cadre de la préparation de leur réinsertion après le séjour carcéral.

Vêtements, huiles essentielles, savons et autres produits du quotidien sont entre autres produits faits-mains fièrement présentés par les détenues via une exposition-vente organisée dans l’enceinte de la maison de correction. Comme l’a fait valoir l’expert pénitentiaire, par ailleurs officier de correction à la MINUSCA, Luc Sogo Zina, « la particularité cette année est de montrer ce que les femmes détenues, dans le cadre de leur future réinsertion sociale, arrivent à réaliser. Cela permet de toucher du doigt leurs réalités et voir leurs prouesses. Ce qui est important pour nous, c’est que lorsque ces femmes seront libérées, il faut qu’elles puissent, à l’extérieur, faire quelque chose pour éviter de retomber dans les mêmes situations qui les avaient conduites en prison ».

Un peu plus tôt dans la matinée, une cérémonie s’est tenue en présence d’autorités administratives et pénitentiaires et de la MINUSCA. Cérémonie au cours de laquelle le régisseur de la maison d’arrêt et de correction des femmes de Bimbo, Benjamin Dongombe, a indiqué que « ce qui importe, en ce jour, c’est de montrer aux femmes détenues qu’elles sont dignes de respect et que leurs droits sont garantis par les instruments juridiques internationaux et le droit positif centrafricain. Ensuite, leur démontrer que la détention n’est pas une fin en soi. La prison n’est pas la fin du monde, mais bien au contraire, ce n’est qu’un lieu de punition pour la faute commise en société, un lieu de réflexion individuelle et personnelle, et enfin un lieu de protection et de préparation à la réinsertion sociale ».

Un exemple de réinsertion sociale réussie est celui de Judith, 21 ans. Ex-détenue de la maison d’arrêt pour femmes de Bimbo. « J’ai passé un an et trois mois en prison. Je suis sortie depuis quatre mois. Je suis reconnaissante à Dieu car pendant mon séjour, j’ai appris beaucoup de choses, et je me suis spécialisée en couture. Aujourd’hui, grâce à la MINUSCA, je suis devenue formatrice et j’enseigne, depuis trois semaines, la couture aux autres détenues de la maison d’arrêt », a témoigné la jeune femme en couple et mère de deux enfants. Un témoignage pour redonner du courage et de l’espoir à ses ex-codétenues.

« Je voudrais remercier nos partenaires parmi lesquels la MINUSCA. Ils ont été toujours à nos côtés et nous ont toujours soutenus sous toutes les formes pour le bien-être des détenus hommes et femmes. Notre administration pénitentiaire en RCA est jeune. La reforme vient de commencer. Nous avons d’énormes défis auxquels nous faisons face. Nous échangeons constamment avec la MINUSCA via sa section administration pénitentiaire, sur des sujets d’intérêt pour les détenus », a, pour sa part, conclu le Directeur général des services pénitentiaires centrafricains, Pamphile Pomondjimo.

Il est à noter qu’en début d’année 2021, la population carcérale en RCA était de 1226 hommes (95%) et 65 femmes (5%) dont trois vivant avec leurs nourrissons.