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  • Photo : Likiso Irene Lasu Silwa dans le studio d’enregistrement de Radio Miraya, au Soudan du Sud, en mai 2022. (Photo ONU/MINUSS)
    Photo : Likiso Irene Lasu Silwa dans le studio d’enregistrement de Radio Miraya, au Soudan du Sud, en mai 2022. (Photo ONU/MINUSS)

People for Peace: Likiso Irene Lasu Silwa, from fleeing war to building peace, one show at a time

Rédaction : Filip Andersson et Gaëlle Sundelin
Édition : Urjasi Rudra

Likiso Irene Lasu Silwa n’a que très peu de souvenirs des premières années de sa vie. Elle était âgée de quelques mois seulement lorsque sa mère, accompagnée de Likiso et de ses sœurs, a fui la violence qui ravageait sa ville natale, Yei, durant la seconde guerre civile soudanaise – avant l’unification du pays. Mère et filles ont trouvé un refuge sûr au sein d’un camp de réfugiés de l’autre côté de la frontière, en Ouganda. Retournant enfin dans sa ville d’origine en 2015, Likiso a découvert que Yei faisait désormais partie d’un nouveau pays : le Soudan du Sud, la plus jeune nation du monde. Aujourd’hui, Likiso, que ses auditeurs connaissent sous le nom d’Irene, a 31 ans et est animatrice sur Radio Miraya, la station de radio soutenue par la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). Miraya, l’une des stations les plus écoutées au Soudan du Sud, s’associe aux dirigeants des communautés et à la population sud-soudanaise afin de diffuser des informations fiables dans tout le pays et de participer aux efforts de paix.

« La radio était la seule source d’information et de divertissement à laquelle ma famille pouvait se raccrocher dans le camp de réfugiés. Ma mère écoutait la radio pour se tenir informée de ce qui se passait chez nous. C’était notre seule manière d’accéder aux informations.

C’est de cette expérience, du fait d’avoir grandi en écoutant la radio dans le camp, qu’est née ma volonté de devenir porte-parole de ma communauté. Et c’est ce que je suis aujourd’hui. Tout comme la radio du camp était notre seule source d’information, Miraya est la seule station diffusée à l’échelle nationale, disposant de correspondants dans les dix États du pays. De nombreuses personnes comptent sur nous pour leur transmettre des informations précises.

Face à l’escalade de la violence et de l’insécurité, les communautés se tournent vers la radio pour suivre l’actualité et entendre des récits porteurs d’espoir.

Les témoignages que nous relayons sont empreints de brutalité, exposant des viols, des massacres, etc. Récemment, l’un de ces témoignages a bouleversé la nation entière et moi-même : il s’agissait du sort d’une enfant violée et assassinée, dont le corps a été retrouvé abandonné dans la fosse d’une latrine. J’ignore ce qui pourrait être pire à raconter.

Pourtant, de temps à autre, certains récits nous donnent espoir, comme celui de ce jeune homme qui a décidé de quitter le camp de réfugiés dans lequel il vivait pour retourner chez lui et venir en aide aux femmes sans abri. Il a commencé à leur construire des logements décents à partir de bouteilles d’eau minérale qu’il récupère. Lorsque je l’ai interviewé, il avait déjà offert un toit à dix femmes et à leurs enfants.

Au Soudan du Sud, les radios destinées aux communautés ont prouvé leur efficacité en ce qui concerne l’accès à l’information des groupes marginalisés et des communautés difficiles à atteindre. La radio permet aux femmes et aux jeunes sud-soudanais de se tenir informés des affaires et des problèmes de leur communauté, ainsi que de faire entendre leur voix. Ils peuvent alors amener les dirigeants locaux à rendre compte de leurs actes.

Cependant, nous sommes dans une situation précaire, et nous craignons que la menace grandissante de la mésinformation et de la désinformation vienne exacerber les tensions parmi les communautés du pays. Radio Miraya recherche des sources d’information, principalement auprès des dirigeants des communautés qui inspirent la confiance de la population et font figure d’autorité, et les fait intervenir dans différentes émissions afin de réfuter les informations trompeuses et d’appeler au calme.

Message d’Irene à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus de l’ONU

En cette Journée internationale des Casques bleus, mettons en lumière les héros méconnus qui ont donné leur vie au service de la paix, loin des leurs. Je tiens tout particulièrement à faire valoir le travail de celles et ceux qui servent au sein de la MINUSS et à saluer tous les efforts déployés pour accompagner le Soudan du Sud dans son cheminement vers la paix. »

 

Liens connexes :

Pour plus d’informations sur la Journée internationale des Casques bleus (#PKDay) : https://peacekeeping.un.org/fr/international-day-of-peacekeepers-2022

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