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Nord Kivu : Une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le terrain

Une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le terrain au Nord-Kivu Photo MONUSCO/Myriamm Asmani

Une délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies a séjourné à Goma, au Nord-Kivu, du 11 au 13 février 2021. Conduite par le diplomate belge Axel Kenes, la délégation comprenait des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères estonien et irlandais accompagnés d'un représentant de l'ambassade de Norvège à Kinshasa.

A Goma, la délégation du Conseil de Sécurité a tenu plusieurs consultations avec les représentants de la communauté internationale, les principales sections de la MONUSCO, les autorités provinciales, les acteurs de la sécurité de la République Démocratique du Congo (RDC), la société civile etc.

C’est dans ce cadre que la délégation a eu des échanges avec les représentantes de différentes structures féminines de la province du Nord Kivu.

Au cours de cette rencontre, les femmes dirigeantes ont souligné la nécessité d'une action globale et urgente pour réduire la violence à l'Est, à la fois orchestrées par les groupes armés et les bandits armés. Les femmes ont également souligné les difficultés à lutter contre l'impunité généralisée pour les actes criminels commis par des groupes armés, des bandits et même des membres des forces de sécurité de la RDC. Elles ont également noté que, malheureusement, le plus gros de la violence retombait souvent sur les femmes et les enfants.

Pour autant, les femmes ont tenu à démontrer qu’elles ne sont pas seulement des victimes de l’insécurité mais qu’elles demeurent plus que jamais comme des actrices de changement. Elles attendent l’engagement sincère de la communauté internationale sur la question de la paix en province. Mme Justine Masika, Présidente du Réseau des femmes leaders au Nord-Kivu a declaré: 

 il y a toujours des attaques, des personnes qui sont tuées, et c’est partout dans la province. Et là, on ne peut pas parler d’une évolution. C’est un problème beaucoup trop sérieux. Il y a Beni, Walikale, Rutshuru… et partout, c’est l’insécurité. Et nous avons besoin de la paix ».

Le chef de la délégation a salué le travail que réalisent ces femmes. Axel Kenes promet de travailler avec force sur l’importance de la dimension genre, paix et sécurité conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

 

 

 

Le lendemain, le vendredi 12 février 2021, la délégation s’est rendue dans le territoire de Rutshuru, notamment à la base des casques bleus de la MONUSCO de Kiwanja, où elle a échangé avec le responsable du Secteur central de la Force de la MONUSCO, suivie d'une conférence au centre de Rutshuru.

La délégation a tour à tour rencontré les principaux acteurs de la sécurité, notamment l'Administrateur Territorial, les FARDC (Forces armées de la RDC), la PNC (Police Nationale Congolaise), l'ANR (Agence Nationale des Renseignements) et la DGM (Direction Générale de Migration). Les acteurs de la sécurité ont souligné les immenses défis de la protection des civils causés principalement par les différents groupes armés qui opèrent sur le territoire. Ils ont également évoqué les phénomènes d'enlèvements criminels contre rançon qui sévissent dans la région. Dans le même lieu à Rutshuru, la délégation a également rencontré des membres de la société civile, puis des acteurs internationaux présents sur le territoire.

Après avoir quitté Rutshuru vers le sud en direction de Goma, la délégation en a profité pour visiter le siège du Parc National des Virunga (PNV) basé à Rumangabo. L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) gère l'immense territoire du Parc Nationale des Virunga au Nord-Kivu.

La direction de l'ICCN a expliqué que le Parc National de Virunga est menacé par les groupes armés par l'exploitation illégale du parc pour l'agriculture, la pêche, la production de charbon de bois et d'autres activités. L'ICCN a noté que les résidents qui vivent à côté du Parc cherchent à échapper à la pauvreté en exploitant le parc, ce qui entraîne des frictions entre l'ICCN et leurs voisins. L'ICCN en a profité pour souligner la réussite du développement d'une centrale hydroélectrique au sein du Parc National de Virunga qui emploie déjà quelque 800 résidents locaux.

 « L’intégration de tout ce que nous avons pu apprendre au cours de cette visite permettra d’améliorer le mandat de la MONUSCO et de veiller aussi à ce qu’elle soit au service des populations, de parvenir à une transition et une stabilisation sécuritaire et à un meilleur développement de cette partie du pays. », a affirmé le chef de la délégation.