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Bassin du Fleuve Mano, 25 ans de maintien de la paix

  • Liberia 2003
Du milieu des années 1990 au début des années 2000, une série de guerres civiles brutales ont déchiré la sous-région du bassin du fleuve Mano, en Afrique de l’Ouest. De violents conflits ont déchiré les sociétés, commençant au Libéria mais s’étendant rapidement à la Sierra Leone et à la Côte d’Ivoire. L’autorité étatique a été réduite à néant, les institutions de gouvernance se sont effondrées, des millions de personnes ont dû fuir et toute l’Afrique de l’Ouest risquait d’être déstabilisée. Puis quelque chose est arrivé : le monde s’est mobilisé.

En 1993, le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé la première opération de maintien de la paix des Nations Unies dans la région avec la création de la Mission d’observation des Nations Unies au Libéria (MONUL). Il s’agissait du début de 25 ans de présence de maintien de la paix dans le bassin du fleuve Mano. La Mission d’observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL) a été autorisée en 1998, la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone (MONUSIL) en 1999, la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (MINUCI) et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) en 2003, et enfin, la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en 2004. Les forces de l’Organisation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont également contribué de manière inestimable à la paix.

Des centaines de milliers de soldats de maintien de la paix des Nations Unies et des forces voisines ont servi dans le bassin du fleuve Mano entre 1993 et 2018. À leur apogée, les missions de l’ONU représentaient une force combinée d’environ 45 000 soldats de la paix, dont plus de 18 000 en Sierra Leone, 16 000 au Libéria et 11 000 en Côte d’Ivoire. 547 de ces braves femmes et hommes ont payé le prix ultime et ont perdu la vie en servant pour la paix dans la sous-région.

Avec le départ de la MINUL en mars 2018, les opérations de maintien de la paix de l’ONU se sont retirées du bassin du fleuve Mano, laissant la sous-région en paix avec elle-même et ses voisins, ainsi qu’en mesure de tenir la promesse d’un avenir meilleur.

Les six missions de maintien de la paix qui ont opéré dans le bassin du fleuve Mano entre 1993 et 2018 ont joué un rôle central dans le maintien de la paix, la protection des civils, la facilitation des processus politiques et la promotion de la paix en Côte d’Ivoire, au Libéria et en Sierra Leone. Les progrès réalisés par ces États ont été encore plus évidents dans leur réponse réussie à la crise d’Ebola de 2014, dans laquelle l’ONU a été un partenaire important.

L’ONU a également soutenu l’application de la justice pour des millions de victimes dans la région. Le Sierra-Léonais Foday Sankoh est décédé en attendant d’être jugé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, qui est soutenu par les Nations Unies, tandis que le Libérien Charles Taylor purge une peine de 50 ans de prison au Royaume-Uni pour avoir aidé et encouragé des crimes de guerre, et que Laurent Gbagbo, pour la Côte d’Ivoire, est actuellement accusé de crimes contre l’humanité à La Haye.

 

 

Exposition : War and Peace in Liberia

Le Bronx Documentary Center, a organisé, en collaboration avec Magnum Photos, Getty Images, le Département des opérations de maintien de la paix du Secrétariat, la Fondation pour les Nations Unies et RISC Training, une exposition présentant le travail de Tim Hetherington et Chris Hondros. Leurs puissantes photographies ont joué un rôle important dans la mobilisation du monde et, en fin de compte, dans la fin de la deuxième guerre civile libérienne (1999-2003).

Ensemble, ces deux photographes ont alerté le monde entier sur la tragédie du Libéria au cours de sa deuxième guerre civile et ont contribué à créer une dynamique internationale qui a abouti au déploiement d’une mission de maintien de la paix des Nations Unies qui a mis fin à la guerre, a aidé à préparer le terrain pour des élections démocratiques et a créé un succès durable pour la nation d’Afrique de l’Ouest.

Qu’est-ce qui a motivé une communauté internationale découragée par les échecs de Srebrenica, du Rwanda et de la Somalie, et épuisée par les déploiements massifs au Kosovo, au Timor oriental et en Haïti à envoyer de grandes opérations sur des terrains dangereux au Libéria, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire ?

L’une des raisons était la puissance des images issues de ces conflits et qui se répandaient sur les unes et les écrans de télévision du monde entier. Ces images puissantes et convaincantes ont aidé l’ONU à plaider auprès des États membres et ont provoqué l’indignation qui, à son tour, a contribué à pousser les gouvernements du monde entier à agir. Certains des meilleurs photojournalistes de la planète se sont assurés que le monde verrait - vraiment - ce qui se passait alors que la sous-région sombrait dans l’anarchie. Ils l’ont fait en prenant d’importants risques personnels et, parfois, en engageant des frais personnels importants.

Les images prises sur le terrain lors de ces horribles conflits ont personnalisé une histoire trop facile à rejeter comme distante, insoluble et incompréhensible. Soudain, il ne s’agissait plus seulement d’un autre conflit sanglant en Afrique, c’était réel, c’était immédiat et c’était humain. La photographie a contribué à faire passer l’histoire d’un récit lointain de sauvagerie inhumaine à une histoire d’humanité, notre humanité, en péril.

Les soldats de la paix ont contribué à stabiliser, à restaurer et à protéger, mais ils n’auraient pas été déployés sans l’engagement politique de la communauté internationale, lequel a été éclairé et influencé par les photographies et les vidéos prises sur le terrain.

Pour plus d’informations, consulter le site Web à l’adresse suivante :  https://www.bronxdoc.org/exhibits/war-and-peace-in-liberia/detail

L'exposition aura lieu du 26 octobre au 16 décembre 2018 au Bronx Documentary Center St Mary's: 364 E. 151st Street, Bronx, New York City.

 

*Au cours des 25 dernières années, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans le bassin du fleuve Mano ont appuyé :
- le désarmement de plus de 100 000 anciens combattants au Libéria, de 70 000 en Côte d’Ivoire et de 75 000 en Sierra Leone;
- la saisie de plus de 21 000 armes au Libéria, 12 000 en Côte d’Ivoire et 42 000 au Libéria;
- la saisie de plus de 5 millions de cartouches au Libéria, 90 000 en Côte d’Ivoire et 1,2 million en Sierra Leone; et
- 3 processus électoraux présidentiels et législatifs au Libéria et 2 en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone