Sans emploi, Madinatou Almoudou TOURÉ de Kidal n’en n’est pas pour autant sans ambition. « Pour moi les femmes doivent rêver grand, elles ne doivent pas se contenter du peu et rester à la maison. Même quand on est femme au foyer, on doit chercher à entreprendre » affirme-t-elle. Guidée par cette philosophie et constatant que personne n’approvisionne en poissons la ville de Kidal, capitale de l'Adrar des Ifoghas située dans une région semi-aride, elle se lance dans cette activité pour le moins risquée. « J’achète le poisson d’eau douce à Gao, je le transporte jusqu’à Kidal puis, à l’aide d’une brouette je fais du porte-à-porte pour le vendre. La difficulté majeure pour moi, c’est la situation sécuritaire le long du trajet sur lequel le camion peut faire plusieurs jours avant d’arriver à Kidal. En plus, sous l’effet de la chaleur, les poissons invendus pourrissent. Au début de mon activité, ce n’était pas facile du tout et j’ai perdu beaucoup d’argent avant de maitriser son fonctionnement et d’en minimiser les pertes, » explique-t-elle. Désormais financièrement indépendante, Madinatou poursuit son chemin et continue de réaliser ses rêves avec l’acquisition d’un terrain et la construction de sa maison. Une consécration pour la vendeuse de poisson de Kidal, ex-demandeuse d’emploi qui désormais n’aspire qu’à une chose : « Le retour de la paix. Nous avons assez souffert, nous voulons tout simplement la paix et rien d'autre que la paix ».
28 nov 2022