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Lutter contre le harcèlement et les violences basées sur le genre en milieu militaire

Une série d’ateliers de sensibilisation des chefs de corps, officiers, sous-officiers et militaires de rang des Forces armées centrafricaines (FACA) à la prévention et à la gestion du harcèlement et des violences basées sur le genre en milieu militaire a été organisée les 22, 23 et 24 octobre 2024 à Bangui. Il s’agit d’une initiative du Ministère de la défense nationale qui a reçu le soutien de la MINUSCA.

Les questions de harcèlement et de violences en milieu militaire font l’objet d’une attention particulière au sein de la haute hiérarchie militaire. Le harcèlement, sous toutes ses formes, et les violences sexuelles basées sur le genre dans le milieu de travail ne sont pas simplement des violations des droits fondamentaux, mais aussi des obstacles au bon fonctionnement des institutions.

Pour le directeur de cabinet du Ministère de la défense et de la reconstruction de l’armée, le général de brigade Joachim Sila, « il y a la volonté de mettre en place un mécanisme de lutte contre les violences basées sur le genre, ainsi que l’exploitation et les abus sexuels au sein des forces armées. Pour favoriser la mise en œuvre et rendre effective cette lutte, nous avons le devoir de mettre en place une structure légale au sein du Ministère de la défense nationale, y compris dans ses démembrements dans les zones de défense et les différentes formations ».

« Nous devons comprendre que ces problématiques ont des impacts directs sur les conditions de vie et de travail au sein de l'armée nationale », a indiqué Yassine Fatnassi, chef adjoint de la section « réforme du secteur de sécurité » de la MINUSCA. « C'est pourquoi la MINUSCA soutient fermement cette initiative. Ce projet permettra sans doute la prévention des violences basées sur le genre, ainsi que la protection des effectifs féminins en uniforme et la professionnalisation des Forces armées centrafricaines dans le respect de l'ordre et des droits internationaux humanitaires », a-t-il ajouté.

Plusieurs thématiques ont été abordées au cours de ces ateliers, dont le mécanisme de dénonciation des cas de violences basées sur le genre.

A l’issue de cette formation, le sergent-chef Dondon Ibana Stéphanie se dit désormais capable de braver la peur et de dénoncer les auteurs des violences basées sur le genre. « Le harcèlement en milieu militaire, c’est fréquent, mais le personnel féminin a peur de le dénoncer, parce que même si on le dénonce, à la fin, on ne trouve pas gain de cause. Aujourd’hui, on nous a ouvert les yeux, je suis satisfaite et je pense que tout va changer d’ici là, parce que nous connaissons nos droits. Aujourd’hui, s’il y a un cas de harcèlement, nous sommes capables de signaler à la hiérarchie et d’aller même plus loin », a-t-elle dit.

Dans la même logique, le caporal Nambode Ouedane Edgard promet de sensibiliser les hommes, souvent victimes de violences basées sur le genre mais qui n’osent pas en parler, à ester en justice. « Cet atelier nous a aidés à comprendre ce que sont les violences basées sur le genre. Je suis en mesure de dénoncer ou de prodiguer des conseils à certains hommes pour qu’ils puissent comprendre qu’elles peuvent se commettre sur un homme et que les hommes peuvent aussi aller à la justice pour réclamer leurs droits ».