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Libéria : le Conseil de sécurité souligne l'importance d'organiser des élections crédibles avant le départ de la MINUL

Alors que le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) doit prendre fin le 30 mars 2018, les membres du Conseil de sécurité ont souligné lundi l'importance de la tenue d'élections présidentielle et législatives crédibles dans le pays en octobre 2017.

 

Dans une déclaration faite par sa Présidence, le Conseil a demandé à toutes les parties prenantes au Libéria de veiller à ce que ces élections soient « libres, régulières, crédibles et transparentes », grâce notamment à la participation pleine et entière des femmes, et à ce que tout différend soit réglé pacifiquement dans le cadre des dispositifs prévus par la loi.

 

Les membres du Conseil se sont félicités que le 4 juin, au Sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), 20 des 22 partis politiques alors enregistrés aient signé la Déclaration de la rivière Farmington, dans laquelle ils se sont engagés à ce que les élections d'octobre se déroulent sans violence et à ce que le pouvoir soit transmis pacifiquement à un nouveau gouvernement.

 

En matière de sécurité, Le Conseil s'est également félicité que le transfert de compétence aux services de sécurité du Libéria ait été achevé avec succès le 30 juin 2016. Il soutient le gouvernement libérien dans les efforts qu'il fait en vue d'établir pour les élections un plan de sécurité permettant de réagir de manière efficace et appropriée en cas de troubles de l'ordre public, et lui demande de fournir des ressources adéquates à l'exécution de ce plan.

 

Le Conseil a également encouragé le gouvernement à faire en sorte que des ressources suffisantes soient allouées à la Commission électorale nationale et débloquées rapidement. Les félicitant pour l'appui constant qu'ils ont apporté à la préparation des élections, les membres du Conseil ont encouragé les partenaires internationaux à maintenir ce soutien et leur a de nouveau demandé d'aider les autorités libériennes à assurer la crédibilité des prochaines échéances électorales, y compris en déployant des observateurs électoraux internationaux.

 

Davantage d'efforts nécessaires pour consolider et pérenniser la paix

 

Dans leur déclaration, les membres du Conseil ont salué les progrès d'ensemble accomplis sur la voie du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Libéria.

 

Il ont notamment pris note et accueilli avec satisfaction le plan de consolidation de la paix au Libéria et des mesures qu'il est prévu de prendre au cours de la première phase (d'avril 2017 à mars 2018) pour aider le gouvernement libérien à doter le pays, avant le départ de la MINUL, des capacités pérennes indispensables pour préserver durablement la paix.

 

A cet égard, le Conseil a encouragé toutes les parties prenantes à redoubler d'efforts pour honorer leurs engagements et concourir à la réussite du plan de consolidation de la paix et souligne qu'il importe que les autorités libériennes fassent davantage pour s'attaquer aux causes profondes du conflit, relancer les processus de réconciliation, faire avancer la réforme foncière, poursuivre les réformes constitutionnelles et institutionnelles, en particulier dans les secteurs de la justice et de la sécurité, favoriser la participation active des femmes à la consolidation de la paix, étendre l'autorité de l'Etat et les services sociaux à l'ensemble du pays et instaurer la confiance entre les citoyens libériens et les institutions gouvernementales.

 

Les membres du Conseil ont engagé le gouvernement libérien à accélérer les efforts qu'il fait en matière de responsabilisation et de transparence pour renforcer la confiance de l'opinion publique avant les élections et la passation de pouvoir, insisté pour que le gouvernement respecte son engagement de soutenir l'adoption des projets de loi relatifs aux droits fonciers et à la décentralisation, et souligné qu'il importe que le Parlement fasse le nécessaire, dans les meilleurs délais, pour que ces projets de loi soient adoptés. Ils ont rappelé que ces lois viendront améliorer la vie et les moyens de subsistance des Libériens et contribueront à dépasser les inégalités sociales et les déséquilibres structurels à l'origine du conflit.

 

La communauté internationale doit rester attentive

 

Le Conseil de sécurité demeure toutefois préoccupé par le fait qu'au Libéria, les femmes et les filles continuent d'être victimes de nombreux actes de violence sexuelle et sexiste. Il a de nouveau demandé au gouvernement libérien de satisfaire à la nécessité urgente et impérative de lutter contre l'impunité et de traduire en justice tous les auteurs de tels crimes, de s'engager plus en avant à cet égard, notamment en mettant à exécution son plan d'action national sur la violence sexuelle et sexiste et en améliorant l'accès des femmes et des filles à la justice.

 

Les membres du Conseil ont souligné que la communauté internationale doit rester attentive à la situation au Libéria et rester mobilisée à cet égard, et engagé le gouvernement libérien, la MINUL et l'équipe de pays des Nations Unies à continuer à agir en étroite coordination pour ce qui est du transfert des responsabilités eu égard à la réduction des effectifs et à la fermeture de la MINUL dont le mandat prendra fin le 30 mars 2018.