Les Forces armées centrafricaines (FACA) et les Forces de la MINUSCA, ont adopté une nouvelle posture face aux groupes armés chassés dans la région de Paoua en vue de réduire leur influence. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, ce mercredi, le Chef du bureau régional de la Mission à Paoua, Addih Alamine Simon, a déclaré que le « changement de mode opératoire » de la Mission commence à produire des résultats positifs dans toute la localité.
« Les ennemis de la paix se sont retranchés dans la brousse et tendent des embuscades à la paisible population pour commettre des exactions sur elles. Les Forces ont été instruites de les poursuivre. Depuis la semaine dernière, la situation a commencé à s’améliorer. Nous n’avons enregistré aucun incident entrainant la mort d’une personne », a déclaré Addih Alamine Simon. Il a ajouté que cette nouvelle posture s’inscrit dans le cadre de l’opération « Mbaranga », lancée par les éléments de la MINUSCA en collaboration avec les Forces armées centrafricaines (FACA).
Addih Alamine Simon a souligné que depuis le lancement de cette opération qui en est à sa quatrième phase, le calme revient dans la ville de Paoua et ses environs. Ce qui a favorisé l’ouverture des établissements scolaires dans la localité de Gouzé, par exemple, et encouragé les humanitaires à revenir dans la ville. Le Chef du bureau régional de la MINUSCA à Paoua a déclaré que l’opération « Mbaranga » se poursuivra dans toute la préfecture de l’Ouham Pendé. « Très bientôt, la situation sécuritaire redeviendra normale à Paoua et dans la préfecture de l’Ouham-Pende », a-t-il dit, invitant enfin la population à faire confiance aux forces de la MINUSCA et aux FACA déployées dans la zone.
Intervenant également au cours de cette conférence de presse, le directeur de la division de la communication stratégique et de l’information publique de la MINUSCA, Hervé Verhoosel, a fermement dénoncé des « pratiques mafieuses » de certains groupes de brigands qui raquettent les commerçants du quartier du Kilomètre Cinq (PK5) à Bangui. « Ces pratiques sont inacceptables et illégales. PK5, est surnommé le poumon économique de Bangui et doit le rester. Ces groupes doivent comprendre que le temps est venu de cesser leurs pratiques violentes et frauduleuses qui, tôt ou tard, ne resteront pas impunies. Le Gouvernement et la MINUSCA y travaillent », a-t-il prévenu.
Hervé Verhoosel a également dénoncé l’enrôlement des enfants dans les groupes armés, comme observé par la Mission la semaine dernière dans la ville de Mboki avec le Mouvement pour l’Unité et la Paix en Centrafrique (UPC). Il a exhorté les différents groupes armés à arrêter le recrutement d’enfants de moins de 18 ans. « La MINUSCA rappelle que le recrutement d’enfants soldats est interdit par les lois internationales. La RCA a ratifié le 21 Septembre 2017 un protocole international l’interdisant. Nous invitons le Gouvernement à traduire ce protocole en loi nationale dans les plus brefs délais », a enfin, souligné Hervé Verhoosel, concluant que « l’avenir de ce pays ce ne sont pas ces groupes armés, mais ce sont ces jeunes à qui, il faut donner une chance ».