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Les élections locales peuvent contribuer à l’accès des femmes à la gouvernance locale, selon des associations partenaires

Les élections locales peuvent constituer une véritable opportunité d’accès des femmes au pouvoir de décision et à la gouvernance locale en République centrafricaine, ont indiqué des organisations féminines nationales partenaires des Nations Unies, tout en soulignant que la participation de la Centrafricaine à la vie publique et politique demeure « un défi majeur à relever ».       

Prenant part le 8 mars à la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, à l’occasion de la Journée internationale des droits des Femmes, la présidente de l’OPGDH, Marie Louise Guérékobi, a rappelé que « lors des élections de 2020, la Loi sur la parité n’a été respectée par aucun parti politique. Cette situation marque un réel recul des femmes leaders en RCA ». De son côté, la présidente du Réseau de femmes leaders de Centrafrique (AWLN), Chantal Solange Touabéna, estime que « les élections municipales à venir constituent une opportunité de promouvoir la participation des femmes à la gouvernance locale et élargir l’espace démocratique aux groupes marginalisés dans la gestion de la vie politique du pays », précisant qu’il faudra cependant relever des défis réels à travers la sensibilisation et la formation des femmes sur le rôle qu’elles peuvent jouer. 

Les deux responsables ont aussi évoqué le soutien des Nations Unies dans l’accompagnement des organisations féminines notamment pour la promotion des femmes et des filles. La présidente d’AWLN a ainsi rappelé l’appui multiforme du Système des Nations Unies en RCA, à travers la division des Droits de l’Homme et la section Genre de la MINUSCA, ONU Femmes et le PNUD pour la sensibilisation et le renforcement de capacité des communautés à la base, des femmes et des jeunes, à Bangui et dans l’arrière-pays. « Plusieurs actions ont été réalisées notamment la sensibilisation sur les droits de l’homme à l’endroit de plus de 300 femmes rurales et la formation des FACA et FSI sur les violences sexuelles basées sur le genre à Bangui, Bouar, Mongoumba, Baoro, etc. »,a dit pour sa part la présidente de l'OPGDH.

Les deux organisations ont également souligné qu’en tant que femmes leaders, leur rôle est d’accompagner l’Etat à travers des propositions et la mobilisation des acteurs.

Prenant la parole durant cette conférence de presse, Kevin Demanou, chargé du portefeuille gouvernance, participation politique et leadership féminin à ONU-Femmes, a fait savoir que les Nations Unies en RCA soutiennent et encouragent tout ce qui est fait pour améliorer le statut des femmes. « C’est fut le cas en son temps de la loi Bangayassi, et la loi sur le harcèlement en milieu scolaire qui est en cours d’examen », a-t-il indiqué, précisant que les Nations Unies étaient aux côtés du ministère de l’Administration du territoire et de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) pour accompagner le processus de révision du Code électoral, en vue d’une prise en compte du genre et une meilleure participation des femmes et des filles. « Les Nations unies en RCA appuient l’amélioration du cadre législatif et au renforcement des capacités institutionnelles, ainsi que les organisations féminines à travers des soutiens financiers et le renforcement des capacités »,  a-t-il ajouté.

De son côté, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a rappelé que les questions de genre sont prises en compte dans tous les aspects du mandat de la MINUSCA. « La résolution 2659 demande à la Mission d’aider les autorités à garantir la participation, la contribution et la représentation des femmes, dans tous les domaines et à tous les niveaux », a-t-il dit, rappelant que, la semaine dernière, la Représentante spéciale du Secrétaire général, Valentine Rugwabiza, a indiqué que « la MINUSCA et l’équipe pays des Nations Unies continueront de mobiliser les institutions nationales, les partis politiques et les organisations de la société civile en vue d’une plus forte implication des femmes dans les instances politiques et de prise de décision ». 

Le porte-parole a par ailleurs indiqué que plusieurs actions relatives au processus de paix et aux élections locales sont en cours depuis l’adoption du nouveau mandat en novembre dernier, notamment à Kaga-Bandoro, Mbrès, Obo et Zémio, où la MINUSCA mène des activités de sensibilisation et mobilisation, en partenariat avec l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA). Enfin, le porte-parole a annoncé que la ligne verte 1325 pour la sécurisation des élections, mise en place en coordination avec la composante Police et ONU-Femmes lors du processus électoral de 2020, sera bientôt réhabilitée.