Photo MONUSCO/Gabriel KASONGO
Pweto, le 11 mai 2018 – Le territoire de Pweto, situé à 450 km au nord de la ville de Lubumbashi, en province du Haut-Katanga, a abrité un atelier de renforcement des capacités des leaders communautaires de Pweto, pour la résolution du conflit Twa-Bantous. L’atelier, organisé par la MONUSCO, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur du Haut Katanga, a connu la participation d’une quarantaine de personnes dont 6 femmes représentant les différentes communautés (Twa et Bantous), des autorités locales, la Police, les FARDC, les leaders religieux ainsi que la Cadre de concertation de la société civile de Pweto.
Le territoire de Pweto est l'un des trois territoires (Pweto, Malembankulu et Mitwaba) qui ont constitué ce qu’on a appelé "Triangle de la mort" à cause de la présence et l'activisme des groupes armés. La sécurité, la situation économique, humanitaire et des droits de l'homme continuent à se détériorer dans de nombreuses régions du territoire. La situation reste particulièrement précaire en raison de l'afflux de personnes déplacées internes dans le centre de Pweto et en Zambie depuis le secteur de Kyiona-Nzini, Mwenge et Mwero.
Pendant deux jours, les participants à l’atelier ont discuté des conflits communautaires en préparation d'un dialogue social en juin 2018. Au cours des groupes de discussion, des experts du cadre de concertation du Haut-Katanga ont animé des discussions pour identifier les causes des conflits, les positions, les besoins et les intérêts des principales parties prenantes au conflit.
Dans son adresse, le représentant de la Section des Affaires Civiles de la MONUSCO, qui a initié l’atelier, a brossé aux participants les réalisations pertinentes de la Mission onusienne en matière de protection des civils, tout en mettant en relief les défis qui subsistent, en particulier pendant le processus électoral. Il a notamment évoqué la mise en place par la Mission du Réseau d’Alerte Communautaire (CAN) qui a beaucoup rapproché les Casques bleus des communautés en besoin de protection. Il a alors lancé un appel vibrant aux communautés pour qu'ils s'impliquent dans leur propre protection en s'abstenant de tout acte de violence pour la promotion de la paix, socle de tout développement durable.
Le Chef de Bureau de la MONUSCO Lubumbashi, Josiah OBAT a également encouragé les participants à s'impliquer dans la recherche de solutions durables au conflit communautaire à Pweto pour le développement de cette entité de la province du Haut-Katanga
Un Officier du Bureau d’appui à la justice des Nations-Unies a axé sa présentation sur les thèmes: «Notions des Droits de l’homme», «Infractions et peines liées à l’activisme dans une milice» et «Notions des crimes internationaux». Ces exposés ont insisté sur la nature des infractions commises du fait de l’activisme dans une milice (menaces, extorsions, mouvement insurrectionnel, pillages, incendies, meurtres, etc.), les incriminations prévues (peine de mort, peine perpétuité, etc.) ; de même que sur l’imprescriptibilité des différents crimes internationaux, ainsi leurs éléments constitutifs.
Pour sa part, un expert de la société civile s'est attelé sur les Techniques d’identification et d’analyse des conflits ; Techniques de médiation /prévention, transformation et résolution pacifique des conflits ; et le rôle des leaders communautaires dans la consolidation de la paix.
Les représentants du ministère provincial de l’intérieur du Haut Katanga ont échangé avec les participants sur le Contexte socio-politique et économique du territoire de Pweto et ont expliqué la Politique du Gouvernement provincial du Haut-Katanga pour la consolidation de la paix et le développement du Territoire de Pweto. Ils ont indiqué vouloir changer d’approche tout en travaillant avec les organisations de la société civile et continueront à prendre en compte les revendications de tous les groupes ethniques sans discrimination aucune, ont-il renchéri.
Le commissaire supérieur de la police de Pweto, le commandant FARDC et l’officier la police onusienne (UN Pol) quant à eux ont briefé les participants sur la collaboration entre les civils et les militaires, et ont demandé la population de continuer à coopérer avec les services de sécurité pour leur bonne protection.
A l’issue de l’atelier, les participants se sont engagés pour une cohabitation pacifique. Ils ont insisté sur l'urgence d'organiser un dialogue communautaire entre Twas et Bantous dans le territoire de Pweto à Mutabi, Pweto centre et Mwenge avant le 30 juin 2018. Un comité de 12 personnes des différents villages et groupes ethniques Twa et Bantous a été formé pour le suivi et la préparation du dialogue communautaire voulu par tous.