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La mobilisation des acteurs communautaires au coeur de la lutte contre les violences sexuelles

Le 3 avril 2019, à l’occasion du mois de la femme, l’organisation Gouvernance Group, partenaire de la MINUJUSTH a clôturé son projet de sensibilisation et de mobilisation communautaire contre la violence sexuelle et basée sur le genre, mis en œuvre en partenariat avec le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF) sur une période de 4 mois.

Financé par la section de réduction de la violence communautaire (RVC) de la MINUJUSTH, ce projet visait à contribuer à la réduction de la violence sexuelle et basée sur le genre par la mobilisation communautaire et le plaidoyer auprès des acteurs communautaires et étatiques. Il a été mis en œuvre dans les départements de la Grand’Anse, du Sud et de l’Artibonite, et a touché 44,766 bénéficiaires directs, dont 25,285 femmes.

Les messages véhiculés à travers le projet ont été divulgués au moyen d’actions de sensibilisation sur la violence sexuelle et basée sur le genre et le processus juridique de plainte afin d’informer les victimes sur leurs droits. Ce projet a également permis la mise en place de deux forces opérationnelles (« task forces ») pilotes, constituées de représentants communautaires et étatiques dans chacun des départements ciblés, afin d’appuyer le suivi judiciaire des cas déposés devant les tribunaux et identifier les obstacles dans le traitement de ces dossiers. Plus de 55% des membres des task forces étaient des femmes leaders communautaires.

« La problématique des violences sexuelles et sexistes avait gagné en ampleur dans ces régions. Des filles de moins de sept ans se faisaient violer pour un bout de pain », a expliqué Mme Gabrielle Hyacinthe, secrétaire générale de Gouvernance Group, dans son intervention.

« Le manque de formation, l’ignorance de leurs droits et la dépendance économique exposent aux violences, favorisent les grossesses précoces et facilitent la marche vers la prostitution des jeunes filles, des femmes et désormais des jeunes hommes. À Saint-Marc, de très jeunes gens se donnent ouvertement dans les clubs, les bars, aux abords des rues pour un repas qu’ils ramènent et partagent avec leur famille. Dans ces zones, les cas de violences sexuelles sont surtout perpétrés sur les filles mineures et les jeunes hommes », a-t-elle conclu.

« Merci beaucoup à Gouvernance Group et au Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme pour ce projet. Maintenant, les jeunes femmes et hommes ainsi que les adultes sont imbus des formes d’actes de violence basés sur le genre. Avec cette formation, ils vont pouvoir appliquer les principes qui ont été divulgués sur leurs droits et devoirs » a déclaré, de son côté un bénéficiaire du projet.

La cérémonie de clôture du projet a eu lieu en présence du représentant spécial adjoint de la mission, Dr Mamadou Diallo, de la cheffe de la composante UNPOL Julia Catherine Pink, de la facilitatrice des droits humains Sabrina Cajolly, de la facilitatrice et rapporteuse du Réseau Femmes UNPOL Mima Gentile, du juge de la cours d’appel Maguy Florestal et de la coordonnatrice du bureau des affaires féminines de la PNH Marise Louise Gauthier.