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La MINUSMA renforce les capacités de greffier(e)s et stagiaires des juridictions de la région de Gao

La section des Affaires judiciaires et pénitentiaires (SAJP) de la MINUSMA à Gao a organisé les 23 et 24 mai derniers, une formation pour les greffiers et stagiaires des juridictions de la région, pour développer et renforcer les capacités essentielles du système judiciaire.

Issa THIOUNE, Chef de la section Justice et Correction de la MINUSMA à Gao explique : « un greffier est comme l’administrateur du travail de l’audience, d’une part il est un témoin officiel, « l’enregistreur » des audiences ; la « mémoire » du tribunal. Il prend notes de ce qui se fait et se dit durant une audience. Une fois terminée, il la retranscrit de manière diligente de sorte qu’une décision du jugement soit rédigée, et possible pour le juge. Il est, d’autre part, « l’archiveur » des actes, des audiences et des procès passés ».

« La parole s’en va, les écrits restent »

Concrètement, cette formation de deux jours a permis d’apprendre aux greffiers du tribunal de grande instance de Gao, le métier de greffier parce que dans les faits, il n’y a que seulement trois greffiers titulaires dans la ville et sa région. Toutes les autres personnes employées à la tâche sont des greffiers ad hoc. Ce sont des personnes qui ont été choisies pour prêter serment juste le temps d’une audience afin d’assister les magistrats. Ces greffiers dits de secours avaient besoin d’être formés sur le plan déontologique, et de renforcer leurs capacités professionnelles. « Sans être formé, il est impossible de savoir l’acte que l’on pose », a clairement indiqué Issa THIOUNE.

Maître Mariam Maiga, greffière en chef du Tribunal de Grande Instance de Gao, explique que la déontologie professionnelle qui fut l’un des thèmes abordés dans la formation est : « le socle de toute une administration. Dorénavant, on va pouvoir aborder et résoudre nos problèmes entre nous-mêmes, nos problèmes avec les justiciables, mettre la population à l’aise, et nous comporter vis-à-vis de cette population pour mener à bien le service public ».

De son côté, Maître Moussa TOURÉ du tribunal d’Ansongo, fait comprendre que tous les thèmes de la formation (déontologie, rôle de l’assistance du juge, tenu des registres et authentification des actes professionnels) étaient bienvenus à point parce que nous en avions bien besoin.

Si un juge n’a pas de greffier, il ne peut pas tenir d’audience. Par truchement, cette formation de renforcement des capacités des greffiers et stagiaires des juridictions de la région coordonnée par la MINUSMA se justifie d’elle-même. Sans audience, un justiciable ne peut pas bénéficier du service public de la justice. Autrement dit ajoute Issa Thioune, « le greffier est incontournable pour le service public de la justice. Donc s’il n’y a pas de greffier, la justice ne fonctionne pas ». « Sans greffier, ajoute-t-il, la parole s’en va, or les écrits doivent rester ». La conservation des pièces d’exécution sans lesquelles les décisions de justice ne peuvent pas être gardées, et archivées, va pouvoir changer.

 « Nous avons d’autres besoins à renforcer tel que l’informatisation du système judiciaire, des casiers judiciaires pour créer une base de données pour connaître le passé judiciaire des personnes avec lesquelles nous avons à faire », signale également Maître MAIGA.

Avec cette formation de renforcement des capacités des greffiers et stagiaires, selon Issa THIOUNE, « la MINUSMA ne fait que remplir son mandat d’un point de vue d’accompagnement des instances étatiques pour la restauration de l’autorité de l’état de droit sur l’ensemble du territoire malien. La remise en marche de la justice, l’amélioration de son fonctionnement, l’autorité de l’état n’a pas lieu d’être si la justice ne fonctionne pas. À travers cette formation du service des greffes, la MINUSMA n’a fait donc que mettre en œuvre son mandat », conclut-il.