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La MINUSMA appuie la conservation et la valorisation des éléphants et de la biodiversité du Gourma (Douentza)

Le 31 janvier à Douentza a eu lieu la remise officielle aux autorités locales, de la deuxième phase du projet du Fonds fiduciaire « Appui à la sécurité communautaire et à l’anti-braconnage dans la zone du Gourma », par la MINUSMA. Financé par les gouvernements du Royaume-Uni, du Canada et des Etats-Unis d’Amérique, le coût dudit projet est évalué à plus d’un million de dollars américains soit près de 560 millions de francs CFA.

« La réserve des éléphants du Gourma a une population de plus de 300 éléphants. C'est le seul endroit du Sahel où l'on peut rencontrer des éléphants, » a confié le Chef du cantonnement des Eaux et Forêts, le Commandant Ousmane Samassekou, en poste à Douentza depuis trois ans. Il a exprimé sa satisfaction après la mise en place d’une brigade mixte de lutte anti-braconnage, dont la mission première est de protéger les espèces sauvages et leurs habitats des braconniers, des contrebandiers et d’autres criminels.

Les principaux objectifs du projet sont de renforcer les capacités de deux brigades mixtes d’anti-braconnages composées de 35 hommes chacune (Gardes forestiers et FAMa), afin qu’elles contrôlent et sécurisent mieux la réserve. Le projet a ainsi fourni des équipements de communication et des moyens de transport dont quatre véhicules 4x4 et un avion Ultra-Léger-Motorisé (ULM). Des sessions de renforcement des capacités, en appui aux Gardes forestiers et aux forces armées maliennes, ont également été fourni au cours de la première phase du projet et poursuivi au cours de la deuxième. Sur l’ensemble des deux phases se sont au total 140 Gardes forestiers qui ont été formés. Un mur d'enceinte de quatre hectares construit par Wild Foundation avec le soutien technique et financier de la section RSS-DDR de la MINUSMA à travers le fonds fiduciaire. « L’ULM a été officiellement remis à l’Armée de l’Air et à la Direction des Eaux et Forêts sous tutelle du Ministère de l’Environnement et du Développement Rural en décembre 2018, » a déclaré Mme Fatou Dieng Thiam de la MINUSMA qui a aussi inauguré la fin des travaux de construction du mur de clôture devant abriter les infrastructures pour l’opérationnalisation et la sécurisation de la piste d’envol de Douentza.

Le préfet du cercle de Douentza, Massa Sangaré, se félicite de la concrétisation de cette deuxième phase du projet "Appui à la sécurité communautaire et à l’anti-braconnage dans la zone de Gourma", car, selon lui : « les efforts déployés par les deux brigades mixtes d’anti-braconnage à travers leurs patrouilles ont permis de diminuer de façon significative le braconnage. Pour mémoire, le dernier éléphant tué date du 18 octobre 2017 puis après, aucun cas de braconnage n’a été signalé, encore moins un braconnier appréhendé dans le Gourma ».

La superficie de l’espace appelé Gourma au Mali concerne trois régions (Mopti, Tombouctou et de Gao). Cette zone s’étend sur 83 millions d’hectares (environ 83.000 km²), à l’Est du Mali, entre le fleuve Niger et la frontière du Burkina Faso. Le Préfet du Cercle de Douentza estime que la réalisation d’infrastructures, notamment l’aménagement et la sécurisation de la piste d’envol dans son cercle pourra faciliter les opérations de lutte contre le braconnage par une surveillance aérienne.

Un projet avec des acquis probants grâce à une collaboration multiforme

La MINUSMA, à travers son Unité Environnement et Culture et sa Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité et du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion (RSS-DDR), avait réalisé du 2 au 6 octobre 2015 une mission d’évaluation aux postes de garde forestier à Boni, Mondoro et Hombori dans la zone du Gourma. Le programme de ladite mission avait été fait par l’ONG Wild Foundation au Mali.

Cette initiative qui vise à protéger les espèces sauvages et leurs habitats, concorde pleinement au Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) pour le Mali dans son Objectif 1.2 dans les domaines ayant trait au secteur de la sécurité et à sa réforme de la protection et du retour de l’autorité de l’Etat dans les régions de Mopti et Tombouctou.