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LA MINUSCA NOTE UNE POURSUITE DES VIOLATIONS ET ABUS DES DROITS DE L’HOMME EN RCA 

 La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a observé une persistance des violations et abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans le pays. « Durant la période du 21 juin au 04 juillet, la MINUSCA a documenté et vérifié 22 incidents, représentant 23 violations et abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant affecté 42 victimes. S’y ajoutent 13 allégations d’incidents, représentant 14 violations et ayant affecté 36 victimes, sur lesquelles la MINUSCA continue d’enquêter », a indiqué le chargé de communication de la MINUSCA, Guy Karema, ce mercredi, lors de la revue des activités hebdomadaire de la Mission, retransmise par la Radio Guira FM. 

Comme le souligne Guy Karema, les acteurs étatiques ont été responsables de la majeure partie des incidents (59%), avec 57% des violations, représentant 64% des victimes. « Les préfectures de l’Ouham, de la Mambéré-Kadéï et de la Ouaka ont été les plus touchées par les incidents de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a-t-il informé.  

Afin de prévenir ces actes, dit le chargé de communication, la Mission a fourni un appui technique et financier pour sensibiliser sur les questions de protection de l’espace civique, de la mise en place d’un mécanisme national de lutte contre la torture, et autres traitements ou peines cruels, inhumains et dégradants, et de monitoring des droits de l’homme dans un contexte électoral, à travers des différentes sessions de formation et d’ateliers de réflexion organisés à Bangui, Bossangoa et Ndélé durant la période sous analyse. Sur un autre plan, la Mission a mené une série d’actions de plaidoyer auprès des autorités administratives et judiciaires centrafricaine, lesquelles ont abouti à la mise en liberté de onze personnes illégalement détenues au Camp de Roux (Bangui) depuis plus d’une année. « Outre le dépassement des délais légaux, les 11 détenus n’ont pas été informés des motifs de leur arrestation et détention, ni inculpés ou présentés devant un juge », a-t-il souligné.  

Autre activité, l’appui de la Mission au bon déroulement des examens du Baccalauréat 2022 à travers le pays, dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat. « La MINUSCA a soutenu l'acheminement des encadreurs et des épreuves d'examen par les vols de la Mission. En outre, dans certains bureaux de terrain, les épreuves d'examen et les copies des candidats ont été gardées sous scellé dans les bureaux de la MINUSCA. Dans l’ensemble, les copies des examens ont été scellées par les officiels et confiées à la MINUSCA qui les a acheminées à Bangui », a déclaré M. Karema. 

Faisant le point sur la situation sécuritaire dans le pays, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, a souligné qu’elle a connu une relative accalmie à l’Est, comparée à la semaine écoulée, mais est restée un peu agitée dans la partie centre avec des actions des groupes armés. « Malgré les conditions très dégradées des routes, la Force continue de quadriller les zones à risques du territoire centrafricain par des patrouilles robustes et des missions de surveillance aérienne », a-t-il indiqué. Et de rappeler l’appui de la Force de la MINUSCA aux Forces de sécurité intérieure, le 03 juillet, à Dimbi, dans la Basse-Kotto, pour repousser une attaque contre la ville. « Des casques bleus qui étaient en mission d’escorte dans la zone ont également été pris à partie. Leur riposte immédiate a contraint les éléments armés à prendre la fuite. Un renfort est en train d’être déployé dans la zone afin de protéger les populations civiles. La situation est calme, et la ville, sous le contrôle des FACA et des FSI », a-t-il précisé. 

Par ailleurs, le lieutenant-colonel Ouédraogo a fait part d’une session de réflexion et de sensibilisation sur le paludisme qui a été organisée par le Service médical de la Force, présidée par le Commandant de la Force, le Général de corps d’armée Daniel Sidiki Traoré, avec la participation des médecins des différents bataillons. Cette session « visait à passer en revue les mesures préventives à prendre afin de réduire le nombre de cas de paludisme au sein de la Force. Le Général Sidiki Traoré a souligné que la santé des hommes est primordiale car elle a un impact direct sur le niveau opérationnel des unités », a rapporté le lieutenant-colonel Ouédraogo.  

De son côté, le porte-parole de la Police de la MINUSCA, le commissaire Serge Ntolo Minko, a indiqué que les UNPOL ont poursuivi, le 3 juillet, à Bangui, la deuxième phase de la campagne de don de sang au profit des populations centrafricaines, précisant que « cet élan de solidarité, chère à UNPOL, va se poursuivre à Bangui et en régions par les policiers des Nations Unies ». 

Le commissaire Serge Ntolo Minko a aussi fait part de plusieurs projets réalisés dans le but de soutenir les Forces de sécurité intérieure centrafricaines. « A Berberati, le 05 juillet, a eu lieu la remise technique du bâtiment de la Compagnie Régionale de Sécurité (CRS), d’une valeur de 24.265.855 FCFA, et le 1erjuillet, la remise officielle du bâtiment de trois geôles du Commissariat de Police de Kaga-Bandoro, d’une capacité de 60 places et d’un coût de 23 millions de FCFA», a-t-il dit, incluant la remise officielle des matériels et équipements du futur Commissariat de Police de Ndélé, le 30 juin.   

Le commissaire Minko a également fait mention d’une série de formations en soutien aux FSI. Il s’agit de celle lancée, le 04 juillet, en collaboration avec le PNUD, en police de proximité modèle centrafricain, au profit de 25 membres des organes de concertation, particulièrement les agents du Conseil de sécurité urbain de Bangui. « Cette formation cadre avec le projet d’appui à la restauration de l’Etat de droit et vise la réforme des secteurs de la justice et de la sécurité en RCA », a-t-il dit.