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Kinshasa : la MONUSCO sensibilise la population à la protection des civils et contre les messages de haine

La MONUSCO, à travers sa section des Affaires civiles, a déjà mis en place un réseau d’alerte précoce avec les populations civiles dans l’est du pays. Photo MONUSCO / Carine Tope

La MONUSCO, en collaboration avec l’ONDG Mont Sinai, a organisé mardi 31 mai 2022 un forum d’échange entre la population de la commune de Mont Ngafula, dans la périphérie de Kinshasa, et les autorités politico-administratives, ainsi que les forces de sécurité nationales dont l’armée (FARDC) et la Police nationale congolaise (PNC).  

Ces échanges ont porté sur plusieurs points, notamment :  

comment impliquer les communautés dans la sécurisation de leur milieu pour la protection des civils,    comment créer la confiance mutuelle avec la police pour faciliter les échanges entre les deux parties,   comment favoriser les rapports civilo-militaires,    comment créer la proximité entre la police et les civils, comment lutter contre les discours de haine et les conflits tribaux.   

La liste est non-exhaustive. Les participants ont d’abord identifié les causes profondes de l’insécurité dans leur milieu. Plusieurs ont avancé que le manque d’électricité permet aux malfaiteurs d’opérer en toute quiétude. 

Ils ont ensuite dit aux autorités ce qu’ils imaginent pour améliorer la qualité de vie dans leur commune. La population a, entre autres, demandé aux autorités d’améliorer la desserte en énergie électrique, de détruire tous les bars et autres bistrots qui commercialisent l’alcool frelaté et autres drogues. 

La population appelée à signaler tout cas suspect Phil Wani de la section des Affaires civiles a expliqué comment la MONUSCO, à travers sa section, a déjà mis en place un réseau d’alerte précoce avec les populations civiles dans l’est du pays. « Ce réseau a permis d’éviter plusieurs attaques, que ce soit au Sud-Kivu ou en Ituri. Pour l’année 2022, nous en avons enregistré plus de 3000 », a-t-il expliqué. Le représentant de la section des Affaires civiles a encouragé la population à lancer des alertes sur tout ce qui est suspect : « Je vous encourage à dénoncer tout ce que vous savez. Dénoncez les personnes nocives qui sont sources d’insécurité dans votre milieu. La sécurité est l’affaire de tous ».  M. Wani a rappelé que la MONUSCO est un partenaire du gouvernement congolais ; elle vient en appui aux institutions et ne peut en aucun cas se substituer à l’Etat congolais. La commune de Mont Ngafula est l’une des communes de Kinshasa les plus frappées par les cas de criminalité causés par des personnes non identifiées. Le bourgmestre adjoint de cette municipalité et certains chefs de quartiers ont assisté à cet exercice.  Dans son propos, la cheffe de la commune a vivement remercié la MONUSCO pour avoir parrainé cette rencontre. « C’est pour la toute première fois que nous assistons à ce genre d’activité où on se parle en toute honnêteté, sans tabou et sans peur », a-t-elle affirmé.  Elle a demandé à la MONUSCO de poursuivre avec cet élan dans les prochains jours. « Nous allons nous dire des vérités pour arriver à bout de l’insécurité et tisser des liens qui seront bénéfiques pour tous. C’est un partenariat gagnant-gagnant », a-t-elle conclu. Lutter contre les discours de haine Francine Wingi de la section des Affaires civiles a édifié les participants sur les conséquences des discours tribaux et de haine qui, selon elle, « favorisent l’insécurité ». « Nous devons tous les bannir de nos milieux. Les discours de haine et tribaux sont des ennemis invisibles contre lesquels nous devons lutter », a-t-elle insisté. Abondant dans le même sens, la coordinatrice de l’ONGD Mont Sinai est revenue sur le rôle de la femme dans la lutte contre les discours de haine, l’insécurité et la protection des civils. « En tant que femmes et mères, nous avons un rôle important dans cette lutte qui doit commencer dans nos familles, par l’éducation donnée à nos enfants », a-t-elle avancé. Des jeunes du groupe théâtral ‘’Echos des Anges’’ ont présenté une saynète dans laquelle ils ont appelé toutes les parties, civiles, militaires et policières, à collaborer pour favoriser le partage d’informations et créer un système d’alerte précoce efficace pour la commune.