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Haïti sécurité : La PNH poursuit sa lutte contre les armes illégales.

Photo : Fabienne Viltus - UN/MINUSTAH

 « Le marché international du trafic d’armes est évalué à plus de 700 millions d’armes légères  en circulation. De ces 700 millions, certaines se retrouvent malheureusement en Haïti. Mais les autorités haïtiennes ne se croisent pas les bras, elles se donnent les moyens pour y faire face », a déclaré d’un ton ferme Michel Ange Gédéon, directeur général (DG) de la Police Nationale d’Haïti (PNH).  

Le DG de la PNH a fait ses déclarations lors de la cérémonie de destructions d’un lot d’armes à feu constitué d’armes de service et accessoires obsolètes de la PNH ainsi que d’autres saisies lors des opérations menées par l’institution. La cérémonie a eu lieu à l’école de la Police Nationale d’Haïti, ce mardi 11 juillet 2017. En partenariat avec la police des Nations Unies (UNPOL), l’institution policière a procédé pour l’occasion à la destruction de 385 armes légères qui, pour la plupart ont contribué à des actes de criminalités ces dernières années. Il est à noter que165 de ces armes saisies proviennent des opérations conjointes PNH/UNPOL.

La PNH se montre en mesure de procéder par elle-même à cette troisième cérémonie de destruction d’armes, grâce au don d’une machine créée et offerte par le service de l’action anti-mines des Nations Unies (UNMAS), avec l’appui de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Cette machine a  la capacité de détruire jusqu’à 500 armes par jour. https://minustah.unmissions.org/la-pnh-arm%C3%A9e-aussi-pour-d%C3%A9truire-armes-%C3%A0-feu-et-munitions-obsol%C3%A8tes

Selon les statistiques de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (JILAP), Haïti dénombre plus de 250 milles armes illégales en circulation. Ces dernières sont respectivement responsables de 68%, 70% et 71% des cas d’homicides recensés durant ces 3 dernières années selon Frantz Lerebourg, porte-parole de la PNH. Et ce chiffre peut se voir augmenter à 73% d’ici la fin de l’année 2017 selon toutes les prévisions a-t il ajouté. D’où l’importance de l’action conjuguée de tous les acteurs qui œuvrent dans le domaine de la sécurité dans le pays, afin de réduire le taux de criminalité.

Saluant à ce titre le travail de la PNH, le commandant de la composante police de la MINUSTAH en a profité pour réitérer tout le support des Nations Unies aux autorités policières haïtiennes. Le Général de Brigade Georges-Pierre Monchotte, lors de son allocution a rappelé avec insistance que la lutte contre l’insécurité et la criminalité doit être poursuivie après cette cérémonie de destruction d’armes. « Cette cérémonie de destruction d’armes ne résoudra pas à elle seule la préoccupation sécuritaire dans le pays », a souligné le général. Pour cela, deux autres facteurs fondamentaux sont à prendre en compte afin d’obtenir du succès dans cette lutte, a-t-il poursuivi. 

La destruction d’armes à feu et accessoires obsolètes et saisies par la PNH, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la violence et la criminalité dans le pays. « L’arme étant un facilitateur de la violence, nous voulons par cet acte, rendre de moins en moins d’armes disponible sur la scène de la criminalité en Haïti », a affirmé Frantz Lerebourg, porte-parole de la PNH.

Comptant les nombreuses opérations menées par la PNH en ce sens, en plus des différentes campagnes de la MINUSTAH en faveur de la paix, dont la campagne phare « An n chwazi lapè - [choisissons la paix] », tout le déroulement de la cérémonie a été dirigé vers le rejet de la violence. Un groupe d’enfants venant des quartiers populaires de Bel-Air, Martissant et de Cité Soleil l’a signifié à travers un sketch présenté en la circonstance. Ces jeunes, écoliers pour la plupart, ont procédé à la destruction symbolique de plusieurs armes en carton, signe de leur rejet de la violence. « Nous ne voulons pas de la violence » clament- ils haut et fort.  

Plusieurs personnalités des communautés nationales et internationales ont assisté à cette cérémonie. Parmi elles, on peut citer la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti chargé de l’état de droit, des représentations diplomatiques telles que l’ambassade du Japon et du Brésil, le secrétaire d’état à la sécurité publique, des directeurs centraux, départementaux et administratifs de la PNH, pour ne citer que quelque uns.

Dans le but de marquer les acquis de la paix en Haïti, la section de Communication Stratégique et d’Information Publique de la MINUSTAH entend, avec les débris d’armes détruites, procéder à la création d’une sculpture pour la paix. Lequel monument sera réalisé par un ou plusieurs jeunes artistes haïtiens pour la célébration prochaine de la journée internationale de la paix en Haïti.    

 

Rédaction : Fabienne Viltus