Séance de sensibilisation au rôle et activités de la MONUSCO à Beni. Photo MONUSCO / Jean-Tobie Okala
« Ce qui va de soi va toujours mieux en le disant », un adage bien connu. Pourtant, près de 25 ans après son installation en République démocratique du Congo, le rôle et les activités de la MONUSCO demeurent encore peu connus par de nombreux Congolais et Congolaises.
C'est pourquoi la section des Affaires civiles de la MONUSCO a organisé, du 1er au 30 septembre, une série de neuf sensibilisations à travers les villes de Beni et Butembo, ainsi que dans les territoires de Lubero et de Beni, au Nord-Kivu. À la tête de cette caravane se trouvait l'Inspection provinciale de la Territoriale.
De Beni à Lubero, en passant par Oicha, Eringeti, Mangina, Kabasha, Kasindi, Musienene et Butembo, l'objectif était de permettre aux Congolais, y compris aux autorités et à la société civile, de partager ce qu'ils savent sur le rôle et les activités de la MONUSCO.
« La MONUSCO est notre grand partenaire qui forme des autorités et fournit des outils. En tant que responsables de la Territoriale, il était crucial d'informer les populations sur son mandat pour éviter les rumeurs. Beaucoup pensaient qu'elle devait combattre à la place des FARDC et de la PNC, mais ce n'est pas le cas ; elle accompagne nos forces de sécurité », déclare Martin Bwanakawa, inspecteur provincial, après neuf séances avec 546 participants, dont 120 femmes.
Pour lui, cet exercice fut « très utile » pour combattre l'ignorance et la mauvaise foi, car les bénéficiaires sont mieux à même de témoigner des actions impactant leur quotidien. La MONUSCO ne doit pas être seule à expliquer ses actions ; il est essentiel que les partenaires le fassent. Par exemple, à Beni, le bureau du Genre, Famille et Enfants a reconnu qu'un véhicule offert par la MONUSCO a facilité les déplacements. Les administrateurs des territoires et le Parquet ont aussi mentionné des dotations et des constructions attribuées à la MONUSCO. "Même moi, je n'étais pas au courant de toutes ces réalisations et ces sensibilisations m'ont permis de les découvrir », poursuit Martin Bwanakawa.
Les retours des bénéficiaires sur les actions de la MONUSCO mettent en avant plusieurs points importants à clarifier. La sécurité des personnes et de leurs biens est principalement de la responsabilité de l'État congolais, avec la MONUSCO en soutien. Elle fournit un appui logistique aux forces de sécurité, notamment en offrant du carburant, des rations alimentaires, des renseignements militaires et en évacuant les soldats blessés. L'organisation contribue également à la stabilisation du pays en construisant des locaux pour des partenaires étatiques et non étatiques, comme la Police nationale congolaise (PNC), le système judiciaire et les prisons.
Partenaire privilégiée, la MONUSCO réalise la réhabilitation d'infrastructures et renforce les capacités des acteurs locaux. Elle améliore les conditions de vie dans les maisons pénitentiaires et propose des consultations médicales gratuites, ainsi que des médicaments. En facilitant les déplacements dans le pays et en informant la population grâce à Radio Okapi, la MONUSCO contribue à améliorer la situation sécuritaire des populations dans la région.
Le responsable de la Territoriale a invité les populations à faciliter le travail de la MONUSCO et à clarifier les rôles de l'État et ceux de la Mission de l’ONU. « À ceux qui doutent de l'engagement de la MONUSCO, je suis prêt à les emmener sur le terrain pour qu'ils voient par eux-mêmes. Il est important d'accompagner la MONUSCO dans sa mission plutôt que de l'entraver. Caillasser ses convois ne sert à rien. La MONUSCO finira par partir mais, d'ici là, travaillons avec elle, pas contre elle », a conclu Martin Bwanakawa.
Les participants à ces sensibilisations comprenaient des membres des conseils locaux de sécurité, des chefs coutumiers, des représentants des FARDC, de la PNC, de la DGM, de l'ANR, des délégués de la société civile et des comités de protection, des leaders religieux, des comités d'étudiants, des conducteurs de taxi-motos, des représentants d’association de personnes vivant avec handicap et des membres de la presse locale.