À la fin du mois de mai 2023, le village de Koima, Commune de Gouzoureye dans la région de Gao, bénéficiera de deux hectares de périmètre maraicher irrigués par un forage. En cours de réalisation, ce chantier est l’un des trois volets d’un projet global de Réduction de la violence communautaire (CVR). Le 27 avril dernier, une délégation du Bureau régional de la MINUSMA à Gao s’est rendue dans la localité pour y suivre son évolution, à quelques semaines de la fin des travaux.
Au-delà de subvenir aux besoins alimentaires et de générer des revenus grâce à la vente de leurs produits, la culture maraîchère présente d'autres avantages pour les bénéficiaires de ce projet, notamment les notables et forces vives du village. Pour Agaichatou TOURÉ, la représentante des femmes de Koima, « ce projet retiendra les jeunes qui sont enrôlés ou en phase de l'être dans les groupes armés. Ce forage est également très avantageux malgré sa proximité avec le fleuve car cette période de décrue est très difficile pour nous, les riverains. Ce type d'activité contribue efficacement à la paix et à la cohésion sociale entre nos différentes communautés ». Bien que le projet soit toujours en cours, il commence déjà à porter ses fruits, comme l'a constaté le Conseiller du Chef de village de Koima, Moussa Djibrilla MAIGA. « Nous avons réussi à faire revenir plusieurs jeunes pour travailler sur ce projet, qui représente une grande opportunité pour notre communauté et améliorera véritablement nos conditions de vie », s'est-il réjoui, avant de remercier la MINUSMA qui, conclut-il, « a prêté une oreille attentive à notre cri de cœur ».
Un projet en trois volets
La durée d’exécution de ce projet de CVR est de quatre mois. A Koima, il bénéficiera à 90 femmes et hommes. Inscrit dans le plan de développement économique et social (PDESC) des trois communes (Gounzourey, Gao et Ansongo), ce projet est une priorité pour la recherche de la paix et de la stabilité. Il est mis en œuvre selon une approche participative avec l’engagement de tous les acteurs : la MINUSMA, la CNDDR (commission nationale du désarmement de la décentralisation et de la réinsertion), les Services techniques de l’Etat, les ONG Union pour Un Avenir Ecologique et Solidaire (UAVES), FAABA et YA-G-TU, les Mairies et les communautés bénéficiaires. Les deux autres volets de ce projet concernent les communes urbaines de Gao et d’Ansongo et s’élève à près de 175 millions de francs CFA. Les bénéficiaires des trois localités concernées y ont contribué en nature à travers plusieurs prestations qu’elles ont effectué elles-mêmes et dont le coût est chiffré à plus de 3,5 millions de francs CFA. Il s’agit notamment de la location des chaises et hangars pour les cérémonies de lancement et de remise et plus spécifiquement, dans le cas du périmètre maraicher de Koima, de la fourniture du fumier organique. Habiboulaye ABOUZEIDI, représentant de la jeunesse de Koima en souligne d’autres avantages : « Ce projet nous aide à éviter de boire l’eau du fleuve qui est moins potable. Donc en plus de nous offrir le périmètre maraicher, nous avons de l’eau potable avec le forage qui l’accompagne » a-t-il précisé.
Ultime avantage : la paix
Outre la prévention du recrutement des jeunes à risques, l’insertion socio-économique des jeunes et des femmes et la reprise des activités économiques et sociales, la réalisation de ce projet de réduction de la violence communautaire contribue à la renaissance d’un environnement sécurisé et au retour des autorités locales, pour le plein épanouissement des communautés.