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En visite dans le sud, la Représentante spéciale dit soutenir les efforts de paix des centrafricains

 

Les échanges avec les populations locales sont des moments incontournables des visites de terrain de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza. Cela a été le cas lors du déplacement effectué le 16 février à Bangassou et Nyakari, dans le sud de la RCA.

 

« Nous savons que vous êtes une femme dynamique et vous allez rendre compte nos préoccupations ou alors les transmettre au Gouvernement dont vous êtes l’interface ». Jacqueline Kimono se veut directe dans ses propos, lors de la rencontre entre la Représentante spéciale et sa délégation, et les forces vives du Mbomou, en présence du préfet Pierrette Bengéré. S’exprimant au nom des femmes du Mbomou, ce membre de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA) et vice-présidente du Forum des droits de l’homme procède alors à la lecture des recommandations des femmes du Mbomou à l’endroit de la MINUSCA. Elles portent, entre autres, sur des besoins pour mener des activités de sensibilisation pour prévenir les violences basées sur le genre (VBG), en hausse dans la préfecture, et la création des conditions de formation et d’amélioration de la situation économique des femmes.

 

Le chemin est encore long, appel à l’aide de la MINUSCA…

De son côté, le représentant des confessions religieuses, le pasteur Jean Gerewagbego, salue le calme revenu à Bangassou tandis que le représentant des jeunes se réjouit de l’aide apportée par la MINUSCA à travers le programme de réduction de la violence communautaire (CVR). Mais les deux intervenants questionnent également la MINUSCA. « Le chemin est encore long à parcourir et sans votre aide nous ne pouvons pas y parvenir », dit le pasteur alors que le représentant des jeunes demande si la Mission ne peut pas faire plus en termes de construction de route ou d’opportunités pour la jeunesse.

 

Se disant honorée et privilégiée d’occuper la fonction de Représentante spéciale et de « servir un peuple frère et qui mérite la paix », Valentine Rugwabiza rappelle d’abord le mandat d’appui tout en rassurant de l’engagement de la Mission auprès de la population. « La MINUSCA ne peut pas construire la route Bangui-Bangassou mais elle peut appuyer les efforts de mobilisation des institutions qui ont ce mandat », a-t-elle dit, tout en précisant le travail fait par la MINUSCA et ses unités spécialisées pour la réhabilitation d’axes et de ponts dans des zones d’accès difficile. « Nous avons donné des instructions à ces unités pour faire plus. Mais les axes et ponts que nous avons réhabilités permettent à la Force et aux humanitaires d’accéder à la population. Sans cet accès, il n’y a pas de protection », a ajouté la Représentante spéciale, en rassurant ses interlocuteurs quant à sa détermination à continuer à réserver une attention soutenue à leurs doléances, conformément à son mandat.

 

Ne pas accepter la division, protéger la paix 

Signe de l’engagement de la MINUSCA à Bangassou et dans la préfecture du Mbomou, la Représentante spéciale a annoncé l’arrivée, ce jour dans la ville, de la directrice de la division des droits de l’homme, qui se penchera notamment sur la question des VBG. De même, le Directeur des Affaires civiles, entité en charge de la gestion des projets à impact rapide, et celui des Affaires électorales, dans le cadre des scrutins locaux de 2023, reviendront prochainement surplace.  Ces deux derniers faisaient partie de sa délégation.

 

La Représentante spéciale a profité de l’échange avec la société civile pour les appeler à se mobiliser pour la paix. Un message identique à celui adressé deux heures auparavant à la population de Nyakari, où la MINUSCA a remis un pont métallique à la communauté, construit par le génie du contingent pakistanais de la Force, avec l’appui du bureau de Bangassou et la division de soutien de la MIssion. « Nous pouvons construire des ponts physiques mais c’est à vous de construire des ponts humains, c’est-à-dire ne pas accepter la division et protéger la paix », selon Valentine Rugwabiza.