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Droits humains : la société civile contribue au plan stratégique de l’OPC en partenariat avec la MINUJUSTH et le PNUD

Le 27 juin 2019, le Protecteur du citoyen et de la citoyenne, Renan Hédouville, recevait à Port-au-Prince plus d’une soixantaine de défenseurs des droits humains afin de discuter les thématiques du plan stratégique dont compte se doter l’Office de la protection du citoyen (OPC) pour la période 2019-2024. Membres des bureaux régionaux de l’institution ou représentants de la société civile, tous travaillent au quotidien sur le terrain afin de promouvoir le respect des droits humains et dénoncer des violations. D'où l’importance que ces partenaires contribuent à l’identification des priorités pour la promotion et la protection des droits humains en Haïti.

Il est 8h30 dans la localité de Turgeau, à Port-au-Prince, et plus de 60 membres de l’OPC et activistes issus de 26 organisations de droits humains se sont réunis pour une journée placée sous le signe de la réflexion et de l’échange et organisée par l’OPC, en partenariat avec la composante Droits de l’homme de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Cet atelier de consultation s’est fixé un objectif principal : recueillir les retours des représentants de la société civile afin de renforcer le plan stratégique qu’entend se fixer l’OPC pour le prochain quinquennat.

OPC : l’institution nationale dédiée aux droits humains

Fondé par la Constitution de 1987, l’OPC est l'institution nationale de promotion et de protection des droits de l’homme. En tant que telle, sa mission est de veiller au respect par l’Etat de ses engagements en matière de droits humains ainsi que de protéger tout individu contre les violations. « Notre institution travaille depuis plusieurs années à rendre les services de l’OPC plus accessibles aux citoyens sur le terrain », souligne le Protecteur du citoyen et de la citoyenne. Menée en étroite collaboration avec les Nations Unies et grâce au programme conjoint sur l’état de droit de la MINUJUSTH et du PNUD, cette politique de proximité porte aujourd’hui ses fruits avec des effectifs désormais déployés dans chacun des 10 départements du pays — depuis l’ouverture récente des bureaux de Jérémie (Grand-Anse) et de Saint-Marc (Artibonite).

Cette année, l’institution a franchi un nouveau pas vers la consolidation de son rôle comme institution garante des droits humains en Haïti en présentant aux autorités compétentes son rapport annuel 2017-2018 — ce qui n’avait pas été fait depuis 7 ans. Un état des lieux des activités que l’OPC a réalisé auprès des groupes les plus vulnérables, dont les personnes âgées, les enfants, les femmes, les personnes atteintes du VIH/SIDA, les personnes des communautés lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT), les personnes en situation de handicap ou encore la population carcérale.

Mais le Protecteur du citoyen, Renan Hédouville, entend aller plus loin, en dotant bientôt son bureau d’un plan stratégique qui rende compte des spécificités de son mandat constitutionnel : « Ce plan stratégique doit nous permettre de gagner en efficacité dans le combat pour la défense des droits de l’homme en Haïti, explique-t-il. Il ne suffit pas de signer les traités internationaux… Afin que notre pays devienne une vraie société démocratique, il nous faut réellement prendre en compte la question des droits humains ».

Société civile : la voix des défenseurs des droits humains

Mais quelle sont les actions les plus à même de protéger les droits humains en Haïti ? Si l’OPC reste l’institution constitutionnelle dédiée aux droits humains, il n’est pas pour autant le maître de toutes les actions. Présentes sur le terrain, nombre d’organisations haïtiennes de droits humains se sont faits connaître du temps de la dictature des Duvalier, en dénonçant les abus et violations des droits de la personne. Et ce sont leurs luttes qui ont inspiré la création de l’OPC par l’Assemblée constituante de 1986. C’est pourquoi leur présence dans ces ateliers de consultation est clef. Au plus près de la réalité du terrain, ces partenaires du Protecteur du citoyen permettent de mieux définir les urgences et priorités que veut se fixer l’institution.

« Les employés de l’OPC qui ont participé aux ateliers sont sortis pleinement satisfaits des échanges tenus avec les représentants de la société civile, souligne Yolande Moyard Joseph, Coordinatrice des présences territoriales de l’OPC. Leur participation active témoigne également de l’intérêt et de la nécessité de notre initiative pour fixer un Plan national des droits humains en Haïti. »

Prochaine étape ? Discuter de ce plan avec les partenaires internationaux de l’OPC, notamment la représentation en Haïti du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), intégré aujourd’hui à la composante Droits humains de la MINUJUSTH. Face à son auditoire lors de la consultation, la Représentante déléguée du HCDH, Natalie de Oliveira, se veut d’ailleurs rassurante : « Au-delà de la transition de la MINUJUSTH au Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), le HCDH continuera sa mission dans ce pays pour appuyer et renforcer l’OPC, mais aussi vous-mêmes, les représentants de la société civile. » Un appui sans faille pour celles et ceux qui entendent continuer à faire de la défense des droits humains une priorité en Haïti.