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  • Des Casques bleus de l'ONU patrouillent à Goma, dans l'est de la RDC, après que la ville a été envahie par les forces rebelles. Au premier plan, des uniformes et du matériel militaire ont été abandonnés sur la route.
    Des Casques bleus de l'ONU patrouillent à Goma, dans l'est de la RDC, après que la ville a été envahie par les forces rebelles. Au premier plan, des uniformes et du matériel militaire ont été abandonnés sur la route. Photo : MONUSCO/Aubin Mukoni

    Crise en RDC : Que se passe-t-il?

    Headshot of author Lesley MeyersCe document d’information a été rédigé par Lesley Myers, rédactrice en chef de l’équipe de communication stratégique des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Lesley est une analyste politique et planificatrice stratégique qui possède plus de 15 ans d’expérience dans les domaines de la politique, du développement et du maintien de la paix axés sur les données.

     

     

    La République démocratique du Congo (RDC) traverse une crise qui a entraîné d’immenses souffrances humaines, des déplacements de population et une aggravation de la crise humanitaire. Elle a également fait craindre une guerre régionale plus vaste. 

    La situation sur le terrain 

    En janvier, le groupe armé M23 a rapidement progressé dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, avec l’appui de troupes et d’équipements des forces armées rwandaises, la Force de défense rwandaise (RDF). Le M23 a pris le contrôle de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, plaque tournante du commerce avec une population de plus de 2 millions d’habitants. Lors de sa dernière offensive en date, le M23 a avancé dans la province du Sud-Kivu, capturant sa capitale, Bukavu, et des rapports font état de violents combats. 

    Les combats en cours ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, aggravant la crise humanitaire déjà catastrophique du pays. Les civils sont confrontés à des pénuries de nourriture et d’eau, à des hôpitaux débordés et à un recours croissant au viol et à la violence sexuelle comme arme de guerre. Le groupe armé entrave la circulation du personnel de l’ONU et obstrue les couloirs humanitaires alors que le nombre de victimes civiles continue d’augmenter. 

    La situation des droits humains s’est également considérablement détériorée : des cas de recrutement forcé, de pillage de sites de déplacement et de perquisitions d’hôpitaux et de maisons par le M23, à la recherche de soldats et de civils qu’ils perçoivent comme étant opposés à leur groupe, ont été documentés. 

    Qui sont les M23 ? 

    Le M23 est un groupe armé qui a émergé en 2012, avec le soutien de la RDF, dans un contexte de tensions entre les pays de la région. Accusé de crimes de guerre et de violations des droits humains, le groupe a été sanctionné par l’ONU pour avoir commis de graves violations du droit international en RDC impliquant le ciblage de femmes et d’enfants dans des situations de conflit armé, notamment des meurtres et des mutilations, des violences sexuelles, des enlèvements et des déplacements forcés. 

    À l’époque, le groupe s’était emparé violemment de territoires dans l’est de la RDC, mais avait été repoussé avec succès par l’armée nationale de la RDC, la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (la MONUSCO) ainsi que par la pression internationale sur le Rwanda. 

    Cependant, en 2021, les tensions régionales ont atteint de nouveaux sommets, déclenchant une réémergence du M23. Le groupe a progressivement pris le contrôle de territoires dans l’est de la RDC, mettant en place une administration parallèle et prélevant des « taxes » sur les populations locales. Des massacres et des viols continuent d’être signalés. 

    L’est de la RDC étant exceptionnellement riche en ressources naturelles essentielles à la fabrication d’appareils électroniques comme les téléphones portables et les voitures électriques, la résurgence du M23 a également contribué à la militarisation de ces sites miniers. 

    Que fait la mission de maintien de la paix de l’ONU ? 

    La MONUSCO protège les populations vulnérables et les forces de défense congolaises non armées qui ont trouvé refuge dans ses locaux. Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme reçoit quotidiennement des demandes de protection individuelle de la part d’acteurs de la société civile qui sont menacés de représailles par le M23. 

    La MONUSCO soutient également les efforts de déminage et protège les défenseurs des droits humains, les journalistes et les membres d’organisations de la société civile. Cependant, le M23 restreint considérablement la liberté de mouvement de la MONUSCO, entravant sa capacité à accomplir ces tâches essentielles. 

     

    D’autres organisations des Nations Unies comme le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Fonds central pour les interventions d'urgence (CERF) travaillent également à fournir une assistance vitale aux communautés dans le besoin. 

    Et maintenant? 

    Une paix durable nécessite une solution politique au niveau régional. Les dirigeants de la MONUSCO déploient des efforts diplomatiques pour faire avancer la paix. L’ONU et le Conseil de sécurité ont exhorté le Rwanda à cesser de soutenir le M23 et à retirer ses forces de la RDC. Le Secrétaire général de l’ONU a appelé les deux pays à poursuivre les pourparlers de paix pour mettre fin à la violence.