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Centrafrique : le chef de l'ONU apporte son soutien aux plans du gouvernement pour la consolidation de la paix

Au troisième jour de sa visite en République centrafricaine, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a exprimé jeudi son soutien aux plans du gouvernement pour le relèvement du pays et la consolidation de la paix et a appelé les groupes armés, les leaders politiques et la communauté internationale à apporter leur aide pour leur réalisation.

« Il y a quatre volets qui [sont liés entre eux] et face auxquels il y a une vision et une stratégie claire qu'il faut garantir dans son exécution », a dit M. Guterres lors d'un point de presse conjoint avec le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra, suite à une réunion à Bangui sur le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion et la réforme du secteur de la sécurité.

Le premier volet est le volet sécuritaire, « auquel nous voulons contribuer avec la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en (MINUSCA) », a expliqué le chef de l'ONU. « On a demandé au Conseil de sécurité le renforcement des moyens de la MINUSCA et de sa capacité opérationnelle pour mieux protéger les civils en Centrafrique. Et naturellement, le besoin de l'appui de la communauté internationale au développement d'une véritable armée nationale et de forces de police nationale, qui puissent remplir leurs rôles ».

Il y a également le volet de la construction de l'Etat, le volet de la réconciliation nationale et le volet du développement. « Et dans tous ces volets, nous travaillerons ensemble et nous appuierons les projets du gouvernement, car le leadership d'un projet national doit être toujours le leadership national. Et c'est à la communauté internationale d'appuyer les initiatives du gouvernement et du peuple centrafricain », a ajouté M. Guterres.

#DDRR et réforme secteur sécurité au menu jeudi d’1e réunion entre le #UNSG @antonioguterres et le Gvt #Centrafrique #UNSGCAR #CARcrisis pic.twitter.com/gLhYUqFoUl

— MINUSCA (@UN_CAR) 26 octobre 2017

Il a lancé trois appels. « Le premier aux groupes armés, pour qu'ils désarment, pour qu'ils acceptent de participer à la vie politique du pays, en comprenant que les violences, les exactions qui font des victimes, ne sont pas propices à leur insertion pacifique dans la communauté nationale », a-t-il dit.

Le Secrétaire général a également lancé un appel aux leaders politiques, communautaires et religieux pour une véritable réconciliation nationale.

« Je connais plusieurs conflits religieux dans le monde. Presque tous sont causés par des manipulations politiques. Les communautés religieuses de Centrafrique, les chrétiens, les musulmans et d'autres, ont toujours vécu ensemble. Il faut absolument que les dirigeants politiques, les dirigeants des groupes armés et les leaders religieux communautaires appellent à une véritable réconciliation, à un respect mutuel, à la compréhension que tout le monde doit vivre ensemble pour bâtir la nouvelle République centrafricaine », a déclaré M. Guterres.

Le Secrétaire général a enfin lancé un appel à la communauté internationale. « Il faut qu'il y ait des ressources disponibles pour que ce pays puisse avoir la solidarité qu'il mérite pour garantir à ses citoyennes et à ses citoyens une vie digne, et pour garantir que les projets du gouvernement se transforment en une réalité de paix, de stabilité et de prospérité », a-t-il dit. « La communauté internationale doit jouer son rôle. On ne peut pas laisser les Centrafricains à l'abandon. Il faut que tout le monde se mobilise pour aider ce pays à bâtir un futur que les Centrafricains méritent et qu'il faut absolument garantir».

Plus tard dans la matinée, au siège de la Mission des Nations Unies, le Secrétaire général a rencontré des ambassadeurs de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC).

Il a ensuite eu une réunion séparée avec des chefs religieux locaux et des dirigeants de la société civile. Il leur a dit combien la République centrafricaine a besoin d'une société civile forte et dynamique. Il a également réitéré sa tolérance zéro pour toute exploitation ou abus sexuel par le personnel de l'ONU. Le Secrétaire général a exposé sa nouvelle approche, notamment un partenariat plus étroit avec les pays contributeurs de troupes. Il a présenté Jane Connors, la nouvelle Défenseure des droits des victimes, qui l'accompagne.

Mercredi soir, le Secrétaire général a rencontré des victimes d'exploitation et d'abus sexuels commis par le personnel de l'ONU. Dans un tweet, il a dit qu'il était profondément ému par cette réunion. Tout ce qu'elles cherchent, c'est la justice, et je suis déterminé à combattre l'impunité, a-t-il dit.

Deeply moved by meeting with sexual exploitation & abuse victims in the #CAR. All they seek is justice & I'm determined to fight impunity.

— António Guterres (@antonioguterres) 25 octobre 2017

Jeudi, M. Guterres a aussi rencontré des représentants des partis politiques. Il leur a dit que la situation actuelle dans le pays ne peut être résolue qu'avec une solution politique, qui ne peut être imposée de l'extérieur.

Il a aussi reçu un exposé de l'Union européenne sur sa mission de formation des forces armées de la République centrafricaine.

Le chef de l’ONU a enfin rencontré plus de 100 membres des contingents militaires et de police de l'ONU à l'aéroport de M'poko. Il leur a fait part de sa fierté d'être leur collègue et de leur travail pour le peuple de la République centrafricaine. Il a également souligné que la conduite de l'ONU dans le pays devait être exemplaire et que, tout en protégeant les populations vulnérables, nous devions également protéger leurs droits humains.