“Des attaques, parfois sur les fondements ethnique et religieux, continuent de cibler des personnes et lieux protégés dans plusieurs villes de la République centrafricaine notamment à Bangassou, à Bria et à Alindao”, a dénoncé la Mission onusienne dans un communiqué de presse.
La MINUSCA et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme ont rappelé que de tels actes pourraient constituer des crimes contre l'humanité. Dans toutes ces localités du sud de la République centrafricaine, les Casques bleus de la MINUSCA protègent des milliers de personnes déplacées.
La MINUSCA et le HCDH ont dénoncé les attaques visant les centres d'accueil des déplacés et les hôpitaux et demandent aux groupes armés d'arrêter toute entrave au travail des humanitaires ainsi que des menaces contre les organisations humanitaires.
Le 24 mai à Bangassou, les anti-Balaka ont enlevé deux femmes qui étaient soignées à l'hôpital. L'une des femmes a été abattue sur place tandis que l'autre a été enterrée vivante, a précisé la MINUSCA.
Le 28 mai, à Bangassou, des éléments armés présumés anti-Balaka, ont interdit aux humanitaires de mener une mission dans la localité. Par ailleurs, les éléments armés ont enlevé une femme et cinq enfants avant de les tuer en brousse.
Du 20 au 26 mai, la MINUSCA a reçu des informations de sources concordantes selon lesquelles les éléments ex-Séléka sous le commandement d'Issa-Ahmat et de Dambousha auraient commis des exactions à l'encontre de la population de Bria. Des cas de meurtres, de pillages de biens et d'incendies de maisons contre la population ont été signalés.
“Ces attaques viennent s'ajouter à celles qui ont visé les Casques bleus à Bangassou entre les 8 et 13 mai, de même que les affrontements entre des éléments des anti-Balaka et l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) du 7 au 9 mai qui ont entraîné la mort de plus 100 civils à Alindao, dans la préfecture de la Basse Kotto. Dans cette ville, les éléments armés manipulent les populations civiles et empêchent la plateforme oecuménique pour la paix de travailler en vue de la cohésion sociale”, a déclaré la MINUSCA.
La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général en République centrafricaine a condamné les actes de violence et abus des droits de l'homme. Elle a exigé la protection des sites protégés et la cessation des entraves à l'action humanitaire. Elle a demandé aux chefs des groupes armées et d'auto-défense de mettre fin immédiatement aux violences, et les a exhortés à prendre des mesures permettant de traduire en justice leurs éléments impliqués dans ces violations et abus des droits de l'homme.
“La MINUSCA rappelle à ceux qui commettent, donnent l'ordre, dirigent, financent, organisent ou omettent d'empêcher ces attaques contre les civils, les travailleurs humanitaires et les Casques bleus de l'ONU, qu'ils porteront l'entière responsabilité de ces violences. Ces individus peuvent être poursuivis pour crimes de guerre”, conclut le communiqué de presse.