Partout où la MONUSCO est présente en Ituri, notamment dans les territoires d’Irumu et Djugu, les Casques bleus effectuent des patrouilles diurnes et nocturnes, sept jours sur sept.
Deux journalistes congolais affirment « avoir eu la chance unique » de suivre les patrouilles des Casques bleus de la MONUSCO à travers la ville de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo. C’était du 27 au 28 février 2025.
L’un est venu de Beni, au Nord-Kivu : Benjamin Katembo Sivanzire. Il travaille pour le Journal Africa du Burundi, ainsi que pour les médias en ligne www.surveillance.cd et www.beninipashe.cd. Il travaille uniquement sur la vérification des faits.
Le deuxième, Elias Lwayivweka, est basé à Bunia où il est le correspondant d’au moins quatre médias, à savoir www.ouragan.cd, www.surveillance.cd, et www.beninipashe.cd, en plus de la radio communautaire Maendeleo où il est permanent.
Tous deux ont souhaité suivre des patrouilles de jour et de nuit de la MONUSCO, dans la ville de Bunia et sa périphérie.
Expérience unique
Première étape : le site des déplacés de Salama, près de l'aéroport de Murongo, mercredi 26 février. Une expérience unique pour ces deux journalistes qui ont ainsi pu se retrouver au cœur du travail de la MONUSCO : « La patrouille organisée le 26 février par la police de la MONUSCO (UNPOL) dans la ville de Bunia, plus précisément autour du site de Salama, près de l'aéroport de Murongo, a été une expérience unique et précieuse. Nous avons sollicité la possibilité de réaliser un reportage sur leur travail, ils ont favorablement répondu à notre demande. Ils nous ont accueillis chaleureusement, et nous avons pu réaliser notre reportage, sans aucune difficulté », déclare Elias Lwayivweka.
Cette occasion offerte lui a permis de comprendre le travail de la MONUSCO et de mieux informer en retour la population : « Je n'avais jamais eu l'occasion de travailler avec la MONUSCO auparavant, mais aujourd'hui, grâce à leur soutien, ils ont facilité notre travail et permis à la communauté d'être mieux informée. La véritable information provient du terrain, et la MONUSCO nous a été d'une aide précieuse. En cette période d'insécurité, il est souvent difficile pour les journalistes de se rendre dans toutes les zones pour recueillir les informations nécessaires. L’assistance de la MONUSCO a donc été essentielle », reconnaît Elias Lwayivweka.
De son côté, Benjamin Katembo Sivanzire, venu de Beni, remercie aussi la MONUSCO pour cette opportunité : « Tout d'abord, ce qui était très important, c'était de récolter des informations en toute sécurité, surtout dans le contexte de Bunia où la situation sécuritaire est volatile. De jour comme de nuit, ces patrouilles m'ont personnellement permis d'accéder à des zones où il est difficile de trouver l'information, comme dans les camps de déplacés. Là-bas, les esprits sont souvent agités, et chaque interrogation est parfois perçue comme un acte d'espionnage ».
Dans la nuit du 27 au 28 février, les deux journalistes « embedded » cette fois dans une patrouille mixte MONUSCO-PNC-FARDC ont encore eu l’opportunité de suivre les Casques bleus, avec tous les risques que comporte le travail de nuit. Rien, cependant, qui puisse entamer la détermination de ces deux chevaliers de la plume décidés à voir comment, chaque nuit et grâce à ses patrouilles, la MONUSCO sauve des vies chaque nuit, à l’insu des populations.
« J’ai pu parler à des habitants pendant la patrouille de nuit ; ces derniers souhaitent voir la MONUSCO patrouiller jusqu’à l’aube. Parce que, disent-ils, quand la MONUSCO patrouille avec les FARDC et la PNC, il n’y a pas de tracasseries ni de violences. Personnellement, j’ai compris que ces patrouilles nocturnes sont très utiles : elles renforcent la confiance de la population envers les forces de sécurité. Elles empêchent aussi les attaques armées contre la population et dissuadent les cambrioleurs », affirme Benjamin Katembo.
Zones rurales exclues
Toutefois, les deux expriment quelques regrets : par exemple, celui de ne pas pouvoir aller dans des zones rurales, surtout dans la zone de Djugu, pour apporter leur modeste contribution à la lutte contre la désinformation : « J'ai constaté qu'il existe des problèmes réels qui ne sont pas suffisamment abordés, simplement parce que nous ne sommes pas proches de la réalité du terrain. Si les journalistes avaient plus l'occasion de rencontrer directement les victimes, il serait possible de raconter la vérité et de sensibiliser le public en faveur de la paix. Nous n'avons pas eu l'occasion de nous rendre dans des zones rurales reculées, à cause de l'insécurité », explique Benjamin Katembo, qui se fait le porte-parole de la population : « Notre souhait, comme celui d'un habitant que nous avons interrogé, est que ces patrouilles s'étendent dans les territoires. Cela permettrait non seulement aux journalistes d'obtenir des informations directement à la source, mais aussi de garantir la sécurité des populations locales ».
Partout où la MONUSCO est présente en Ituri, notamment dans les territoires d’Irumu et Djugu, les Casques bleus effectuent des patrouilles diurnes et nocturnes, sept jours sur sept.