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Birao : dialoguer entre leaders communautaires pour faire face aux défis multiples

Durant l’année 2019, la ville de Birao a été particulièrement confrontée à une crise qui s’est manifestée par des heurts entre des groupes armés. Les séquelles demeurent encore latentes et visibles. Le tissu social s’est considérablement déchiré entre les communautés qui, jadis vivaient en paix et parfaite cohésion. Consciente et surtout préoccupée par cette situation, la MINUSCA, malgré la fragilité du climat sécuritaire, travaille à juguler la crise, à travers des séances de sensibilisation, entre autres.

La dernière en date est un dialogue entre les chefs des différentes ethnies de Birao, les chefs des villages environnants, les représentants des jeunes et des femmes. La session, une première qui a réuni une soixantaine de leaders, a eu lieu ce mercredi 5 février 2020 à l’école préfectorale de la ville.

Au fil des échanges, les participants ont accordé leurs violons, chose rare depuis les affrontements d’octobre 2019. Preuve que la réconciliation entre filles et filles de Birao dépend de leur volonté, leur engagement et leur enracinement social pour leur localité. 

De l’avis de Ismaël Moussa, membre du Conseil des jeunes et représentant du chef de quartier de Birao 5, il y a nécessité de trouver des remèdes efficaces pour les maux dont souffre la localité. Il faut se parler, bien entendu, mais surtout traduire nos paroles en actes. « Regardez, nous sommes réunis dans une salle de classe et l’école est fermée, nos enfants sont à la maison. Cela n’est pas que la faute des groupes armés. C’est aussi notre manque de volonté de panser nos plaies et de dire : stop, ça suffit !», a martelé le jeune garçon. Il conclut en interpellant le gouvernement : « On se sent abandonnés. Normalement le gouvernement devrait être un peu plus présent. Ce n’est pas le cas », déplore Ismaël. 

Avis partagé par Amadine Amangour, responsable de groupe à l’occasion qui nous confie: « Nous devons parler à nos enfants qui sont surexcites et détiennent des armes. Ils doivent les déposer. Cet atelier doit nous permettre de laver nos cœurs. En tant que leaders nous devons prendre le devant et montrer l’exemple ».

Pour Abdou Ousmane, de la Section des affaires civiles de la MINUSCA et facilitateur de la session : « Non seulement ils sont arrivés à se parler, mais ils se sont surtout engagés à trouver des solutions de sortie de crise pour arriver à la cohésion sociale à Bira. C’est un grand pas qu’il faut saluer ».

Pour poser des jalons durables de la paix, des recommandations ont été formulées par les leaders engagés dans le processus de réconciliation et de reconstruction : capitaliser les acquis de cette session en encourageant la participation des jeunes et des femmes au processus de paix, au dialogue et à la réconciliation.