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A Bijombo, dans les Hauts Plateaux d’Uvira, les déplacés sont en attente d’une aide humanitaire urgente

Photo MONUSCO/Archives

L’équipe de la MONUSCO et des autorités locales qui s’est rendue à Bijombo, dans les hauts plateaux d’Uvira, la semaine dernière, a constaté la gravité de la situation : plus de 4000 personnes autour du seul camp de la MONUSCO vivent dans des conditions précaires. Les personnes vulnérables sont sans abris, pas d’assistance et les enfants naissent sans soins de santé adéquats.

Bukavu le 22 novembre 2019 – A vol d’oiseau, Bijombo est à 65 kilomètres d’Uvira, le centre urbain le plus proche. Mais, pour y parvenir à pied, il faut mettre trois jours car la localité est logée en hauteur dans les Plateaux d’Uvira entourés des chaines montagneuses. Pas de routes, les pistes existantes sont glissantes et sinueuses, pour ceux qui s’y aventurent pour la première fois. La localité est à plus de 3500 mètres d’altitude et le temps qui y fait, en une journée normale, est de moins quatre degrés Celsius. 

L’équipe de la MONUSCO, sous la conduite de Karna Soro, le Chef de bureau du Sud Kivu et de Maniema, a pris connaissance de l’ampleur du problème lors de ce passage. Sa priorité, faire vite ; car Bijombo, jusque-là épargnée par les tensions intercommunautaires qui sévissent dans les Hauts et Moyens Plateaux d’Uvira, venait à son tour de connaitre des violences. 

D’après les locaux, l’éruption de violences s’est faite dans la nuit du 28 octobre dans le village. Les groupes Mai Mai d’un clan se sont attaqués au clan voisin et les combats ont duré des jours, avec en prime, des dégâts humains et matériels. Quatre mille personnes ont fui les hostilités et ont trouvé refuge autour du camp militaire de la MONUSCO qui venait de s’installer pour parer à la situation.

A ce jour, les personnes déplacées sont sans abris et n’ont plus accès à leurs travaux champêtres. Sur les 28 villages du groupement de Bijombo, 25 ont été totalement incendiées avec tous les biens. Les enfants sont malnutris, les femmes sont vulnérables et parmi elles, certaines qui étaient déjà enceintes, accouchent à l’air libre sans un appui de santé adéquat. Le seul centre de santé de Bijombo a été détruit par les groupes armés.

Le constat de la délégation de la MONUSCO est qu’il faut voler au secours des déplacés de la région. Karna Soro, pense que tous les efforts doivent converger vers la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette partie du Sud Kivu, en proie aux conflits intercommunautaires. Ainsi, dit-il, « il faut définir les points stratégiques pour y parvenir car l’ampleur des dégâts est égale à l’urgence du problème ».

La MONUSCO, en plus de mettre à disposition ses hélicoptères gros porteurs, mobilise la communauté humanitaire pour identifier les moyens d’acheminer immédiatement de l’assistance sur place à Bijombo. « C’est un défi logistique considérable et toutes les voies sont explorées en conjonction avec la communauté humanitaire », soutient le Chef de Bureau Karna Soro.

Le gouvernement provincial, en consultation avec le gouvernement central, travaille à la réhabilitation urgente du système de santé local qui devra recevoir l’appui en personnel et en médicaments, toujours avec l’appui de la communauté humanitaire, dit-on, du côté du gouvernorat de province, qui a été contacté par l’antenne régionale de Radio Okapi, la radio onusienne en RDC.