Ce projet-pilote lancé à Beni et mis en oeuvre par l’Organisation internationale des migrations (OIM) concerne pour le moment 75 ex-combattants regroupés depuis plusieurs mois à Mambangu.
Le Programme national de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) a lancé vendredi 24 novembre un projet-pilote de réinsertion pour soixante-quinze ex-combattants dans leurs communautés à Beni dans la province du Nord-Kivu.
Ces ex-combattants qui ont été regroupés pendant plusieurs mois au camp Mambangu, à 7 kilomètres au sud du centre-ville de Beni, vont chacun apprendre un métier afin de pouvoir retrouver une vie sociale que certains n’ont plus connue depuis plusieurs années.
Ce projet prévoit également, qu’ensemble avec des membres de leurs communautés, ils puissent prendre part à des activités comme la réhabilitation des routes de desserte agricole, le curage des caniveaux, etc.
« Il existe différentes filières. Il y a des projets relatifs à des travaux de haute intensité de main d’œuvre. Il y en a également qui vont apprendre un métier qui les aidera à se réinsérer dans leur communauté d’origine », explique le coordonnateur du P-DDRCS au Nord-Kivu, Clovis Munihime Maheshe.
Avant cette phase de réinsertion, des dialogues communautaires avaient été organisés avec le soutien de la MONUSCO. L’objectif était de discuter avec les membres desdites communautés qui vont accueillir ces personnes qui, pendant longtemps, ont été membres de groupes armés.
«Un projet très attendu»
L’administrateur du territoire de Beni souligne l’importance de ce projet. Pour lui, la réinsertion des ex-combattants dans leur communauté devrait favoriser le retour de la paix dans cette partie du pays en proie aux groupes armés depuis de nombreuses années.
« C’est une occasion pour que ces ex-combattants réintègrent la communauté et que la paix revienne. Voilà ce que nous, nous recherchons. Le projet était très attendu car il y a d’autres combattants qui continuent à hésiter parce qu’ils n’en voient pas encore les fruits. Quand l’OIM mettra les moyens, les autres qui hésitent encore leur emboîteront le pas », explique le colonel Charles Omeonga Ehuta.
Au sein de l’unité d’appui à la stabilisation de la MONUSCO, on insiste sur le fait que ce projet doit permettre une bonne cohésion sociale et une réinsertion socio-communautaire réussie des ex-combattants.
La mission onusienne participe au projet à travers le fonds de cohérence pour la stabilisation. Au total, ce sont six millions de dollars qui sont mis à la disposition du projet qui concerne les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
« La MONUSCO est un partenaire-clé, souligne Clovis Munihime Maheshe. L’unité d’appui à la stabilisation est l’une des composantes qui œuvrent à la MONUSCO. Et la MONUSCO nous a aidé à faire du lobbying et à mobiliser des fonds. La MONUSCO est donc une plaque tournante dans la mise sur pied de ce projet. Parmi les grandes résolutions qui ont été votées au Conseil de sécurité [de l’ONU], la MONUSCO a un mandat d’appui au P-DDRCS. Nous marchons avec la MONUSCO. Nous planifions avec la MONUSCO. Et nous voulons mettre en œuvre des projets avec la MONUSCO ».
Ce projet-pilote lancé à Beni et mis en oeuvre par l’Organisation internationale des migrations (OIM), concerne la moitié des 150 ex-combattants regroupés depuis plusieurs mois à Mambangu. Le travail de dialogue et de discussion avec les communautés locales va se poursuivre pour permettre la réinsertion des 75 autres.