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"Alafia, tous pour la paix au Mali", ou les ondes de l’union

 

Depuis le 28 octobre dernier, des messages de paix sont diffusés sur MIKADO FM, la radio de la paix au Mali et sur les radios du réseau de l’URTEL, dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal. Dénommée "Alafia, tous pour la paix au Mali", cette campagne de sensibilisation, donne la parole aux chefs coutumiers, aux leaders religieux et communautaires pour qu’ils appellent les Maliens à la paix.

Près de 40 messages, adressés aux Maliennes et aux Maliens dans leur ensemble, ont été enregistrés par autant de leaders communautaires, coutumiers et religieux, à travers le Mali. Peuhl, bambara, songhaï, dogon, tamasheq ou encore arabe et français, sont les langues dans lesquelles ils se sont exprimés, afin d’être sûrs d’atteindre toutes leurs cibles. Le but : apaiser les tensions entre les communautés, en mettant fin à la violence et en suscitant le dialogue. De Mopti à Kidal, en passant par Tombouctou, Ménaka et Gao, toutes les personnalités sollicitées pour cette campagne de sensibilisation à la paix ont répondu « présent » pour soutenir cette initiative de la MINUSMA, en collaboration avec l’URTEL (Union des Radios et Télévisions Libre du Mali). « Cette initiative conjointe avec l'URTEL a été accueillie positivement par les chefs coutumiers, les leaders religieux et communautaires. Initialement, nous n’avions associé que les chefs coutumiers et les leaders religieux, mais l'adhésion et l'engagement ont été tellement forts que nous avons décidé d'inclure plusieurs leaders communautaires », explique Samantha Buonvino, de la Division de la Communication stratégique et de l’Information publique de la MINUSMA.

   

Une démarche spontanée et participative

 

Cette campagne a pour point d’orgue les leaders des différentes communautés auxquelles elle est destinée. Ceux-ci ont enregistré leurs messages spontanément, sans ligne directrice autre que la recherche de l’apaisement, de l’unité et de la paix. « ... La terre appartient à tous les hommes, à toutes les communautés … Je lance encore ce cri du cœur au peuhl, au dogon. L’un est agriculteur, l’autre est éleveur, ce sont deux activités COMPLEMENTAIRES… ressaisissons nous avant qu’il ne soit trop tard », a entre autres déclaré Ana Sadara, coordinateur régional de l’association Gina dogon à Mopti, dans son message enregistré et diffusé dans la région et au-delà. En mettant en avant les leaders des communautés, les initiateurs du projet entendent "sensibiliser par l’exemple". L’illustration la plus juste de la méthode est sans doute la contribution du premier responsable de la MINUSMA. Arabophone et francophone, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU (RSSG), Mahamat Saleh Annadif a tenu à adresser, dans les deux langues, son message : « À mes frères et sœurs du Mali, je voudrais vous dire que celui qui vous parle vient d’un pays qui s’appelle le Tchad. Un pays qui a connu plus de trente ans de guerre… une guerre n’a jamais résolu un problème. Une guerre, détruit toujours et surtout quand elle t’oppose à ton voisin… je souhaite vraiment que l’on oublie tout ce qui nous divise et que l’on se rassemble autour de ce qui nous unit » …    

 

 

Mikado FM / URTEL, un partenariat décentralisé…

 

Chaque message est enregistré sous la forme d’un spot d’une quarantaine de secondes. Pour diffuser tout cela, les ondes de Mikado FM bien sûr mais également, le large réseau de l’URTEL. Qu’elles soient communautaires, commerciales ou encore confessionnelles, les 400 stations de radio que compte ce réseau, sont autant d’émetteurs et autant de voix, pour relayer le message de la paix. « Nous pensons que c’est nécessaire de participer à une telle campagne parce qu’il est important que les Maliens arrivent à se parler, à communiquer », déclare le Président de l’URTEL, Bandiougou Danté. Pour lui, il est aussi important de souligner l’aspect déconcentré du projet. « Ce sont les coordinations régionales qui ont piloté le projet sur le terrain ». Conscient du pouvoir que représente le réseau qu’il dirige, le Président de l’URTEL considère naturelle son implication dans la campagne. « La radio étant un support utilisé par tout le monde, nous pensons que nous devons jouer un rôle par rapport à la facilitation du dialogue entre les communautés… en donnant la parole aux uns et aux autres, nous pouvons contribuer à ce que l’on appelle "Alafia" (la paix en songhaï), » a conclut Bandiougou Danté.    

 

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