Plus de 500 délégués provenant de plus de 80 pays et organisations internationales sont attendus dans la ville de l'ouest canadien pour prendre part à cette conférence coorganisée par l'ONU et Ottawa.
En Colombie britannique, les participants de la conférence travailleront sur quatre domaines clé du maintien de la paix: les engagements conjoints fait en partenariat avec d'autres pays, l'innovation en matière d'instruction et de renforcement des capacités, la protection des personnes à risque et les déploiements rapides.
Après la première réunion ministérielle internationale consacrée au maintien de la paix qui s'est tenue à Londres en 2016, la conférence de Vancouver sera l'occasion de faire le point sur les progrès effectués depuis un an ainsi que sur les défis auxquels est confronté le maintien de la paix.
Dans un entretien accordé à ONU Info à la veille de la conférence, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies responsable de l'appui aux missions, Atule Khare, a dit espérer que la réunion de Vancouver débouche « premièrement et tout d'abord sur un engagement renouvelé et une reconnaissance du bon travail que font les Casques bleus », soulignant que « le maintien de la paix est essentiel pour préserver la paix et la sécurité internationale ».
Des besoins financiers et matériels de plus en plus pressants
Contributions financières et de troupes, mise à disposition de véhicules militaires et de moyens de transports aériens : si l'argent est le nerf de la guerre, il est également celui du maintien de la paix.
Pour M. Khare, Vancouver sera donc l'occasion pour les Etats membres de répondre financièrement et matériellement dans les prochains mois aux engagements qu'ils ont promis envers le maintien de la paix. « J'espère que les manques existants en matière d'ingénierie, de médecine ou d'avions seront comblés », a notamment déclaré le Secrétaire général adjoint qui a notamment salué la contribution du Canada, pays hôte de la conférence.
Le Canada est considéré comme l'un des « pères » du concept contemporain de maintien de la paix de l'ONU. Ministre canadien des affaires étrangères de 1948 à 1957, Lester B. Pearson fut l'un des artisans de la mise sur pied de Force d'urgence des Nations Unies (FUNU) lors de la crise du Canal de Suez en 1956. Cette étape majeure dans la mise en pratique du maintien de paix onusien valut à celui qui fut par la suite Premier Ministre de son pays de se voir attribuer le Prix Nobel de la paix en 1957.
50 ans plus tard, 15 opérations de maintien de la paix sous la direction de l'ONU sont actuellement déployées dans le monde, dont 8 sur le continent africain.
Lutte contre l'exploitation et abus sexuels : « nous devons faire beaucoup plus »
La conférence de Vancouver sera également l'occasion pour tous les acteurs du maintien de la paix de réaffirmer leur engagement envers la politique de tolérance zéro face à l'exploitation et abus sexuels au sein des missions de l'ONU.
« Je souhaiterai que nous soyons plus conscients du fait que nous devons faire beaucoup plus pour traiter les cas de fautes, les cas d'indisciplines, incluant bien sûr les cas d'exploitation et abus sexuels », a dit M. Khare. A ce jour, 77 pays ont signé le pacte volontaire lancé par le Secrétaire général pour lutter contre le fléau de l'exploitation et des abus sexuels dans les missions de maintien de la paix.
Mais la lutte contre l'exploitation et les abus sexuels et la recherche d'une plus grande efficacité des opérations de maintien de la paix exige une plus grande représentation des femmes parmi les contingents de Casques bleus. A Vancouver, M. Khare espère que les responsables de la défense s'emploieront à corriger le déficit de femmes dans les opérations de maintien de la paix.
« J'espère voir au moins 20% de femmes policiers parmi les Casques bleus ainsi qu'un plus grand nombre d'officiers militaires femmes », a dit le Secrétaire général adjoint. « Aujourd'hui, nous en sommes très, très loin ».