Ainsi se résume le message de l'ONU à l'issue des deux jours de la Réunion de 2017 des ministres de la Défense sur le maintien de la paix des Nations Unies qui s'est conclue mercredi à Vancouver, au Canada.
« Nous pouvons surmonter ces défis, nous ne pouvons pas le faire seuls », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix devant un auditoire composé de haut-responsables militaires et en charge des questions de défense de plus de 80 Etats et organisations internationales.
« Nous avons besoin de vous, nous avons besoin de votre soutien, nous avons besoin du soutien des pays fournisseurs de contingents », leur a dit M. Lacroix. « Nous avons besoin de l'appui de la société civile et de leaders exceptionnels qui peuvent nous aider à défendre et à soutenir l'ONU », a-t-il ajouté, soulignant que les Nations Unies continuerons de travailler sans relâche pour rendre le maintien de la paix des Nations Unies « plus efficace et plus efficient »
A Vancouver, le chef du maintien de la paix de l'ONU a souligné la nécessité de se concentrer davantage sur les priorités clés : trouver des solutions politiques à des conflits inextricables et renforcer la présence des femmes parmi les contingents de Casques bleus afin que ces derniers puissent véritablement constituer « une force pour la paix et la justice ».
« Nous croyons au maintien de la paix » - Justin Trudeau
Pays hôte de la réunion ministérielle, le Canada fut le premier Etat à annoncer des « contributions intelligentes » pour palier les besoins urgents des opérations de maintien de la paix au Mali et en République démocratique du Congo (RDC).
Le Premier Ministre canadien, Justin Trudeau a promis l'engagement d'Ottawa à faire tout son possible pour moderniser le maintien de la paix.
« Les opérations de paix contemporaines entraînent avec elles les plus grands défis, les décisions les plus difficiles et les conséquences les plus déchirantes de tout ce que nous faisons, mais notre engagement à l'égard de cet effort perdure parce que nous croyons au maintien de la paix. Nous savons qu'il n'y a pas de plus grand don que de laisser à nos enfants et à nos petits-enfants une paix véritable et durable », a déclaré M. Trudeau lors de la seconde journée de la réunion. « Alors soyons audacieux, innovons, tentons de nouvelles choses, soyons le changement dont nous avons besoin pour bâtir un monde plus pacifique », a exhorté le chef du gouvernement canadien.
'Principes de Vancouver' pour empêcher les enfants de devenir des soldats
En Colombie britannique, M. Trudeau a dévoilé les 'Principes de Vancouver' qui visent à prévenir le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats sur les théâtres de conflits. Cette initiative a vu le jour grâce au concours du Général canadien à la retraite, Roméo Dallaire.
« Un avenir où les enfants ne sont plus utilisés comme armes de guerre est à notre portée - mais seulement si nous choisissons de faire des enfants une priorité pour atteindre la paix et la sécurité », a déclaré le Général Dallaire qui commanda la Force de la Mission des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda.
A Vancouver, M : Trudeau a pris plusieurs engagements en faveur du renforcement du maintien de la paix : de nouvelles équipes de formation qui aideront les Casques bleus avant et pendant leur déploiement; des ressources tangibles envers une capacité de pont aérien tactique pour le centre de transport de l'ONU en Afrique de l'Est ainsi qu'une nouvelle initiative visant à accroître la participation des femmes en tant que meilleur moyen de s'attaquer aux causes profondes des conflits.
Lutte contre l'exploitation et les abus sexuels : « c'est dur, mais ce n'est pas impossible » - Angelina Jolie
Invitée comme orateur de marque à la conférence de Vancouver, Angelina Jolie, s'est livrée à un vibrant plaidoyer en faveur des plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles victimes d'abus et d'exploitation sexuels.
L'actrice américaine s'est dite déterminée à appuyer les efforts entrepris pour mettre fin au fléau des violences sexuelles au sein des opérations de maintien de la paix.
« Comment pouvons-nous prévenir la violence sexuelle dans les conditions extrêmes de la guerre? », a déclaré celle qui est également Envoyée spéciale de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « C'est dur, mais ce n'est pas impossible. Nous avons les lois, les institutions et l'expertise pour rassembler des preuves. Nous sommes en mesure d'identifier les auteurs et les responsables. Ce qui manque, c'est la volonté politique », a rappelé Mme Jolie aux décideurs du maintien de la paix.