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Tombouctou : réduire les tensions par l’initiation et la réalisation de projets

Les 21 et 24 Janvier derniers, le bureau de la MINUSMA à Tombouctou a remis deux projets de réduction de la violence communautaire à leurs bénéficiaires dans la ville de Tombouctou. Le premier concerne le renforcement de la résilience des communautés d’Attila, à travers la réalisation d’un système d’adduction d’eau et l’aménagement d’un périmètre maraicher de 3 hectares au profit des populations. Le second comporte la construction d’un complexe sportif pour les jeunes du quartier d’Abaradjou par la commune urbaine de Tombouctou. Ces réalisations, d’un coût global de près cent millions de francs CFA, ont été financées par la Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité, Désarmement, Démobilisation et Réintégration (RSS-DDR) de la MINUSMA.

À Attila, le projet remis aux communautés a été financé par la MINUSMA à hauteur de 37 millions de Francs CFA. Il a permis de doter le village d’un château d’eau et d’un jardin maraicher de trois hectares, deux bornes fontaines pour alimenter les ménages en eau potable ainsi que deux abreuvoirs pour les animaux. Avec cette action les populations pourront désormais s’adonner à l’élevage et au maraichage. Selon l’adjoint au maire de la commune de Salam, dont relève Attila, les populations ont reçu ce dont elles avaient le plus besoin : « ce village a connu des conflits ayant occasionné des pertes en vies humaines à cause de l’eau. Ce château est l’infrastructure qui va définitivement résoudre ces tensions », témoigne-t-il.

En raison de sa proximité avec Likrakar qui abrite un site de cantonnement, le village d’Attila regorge de jeunes qu’il faut occuper. Le périmètre maraicher de trois hectares répond à cet impératif.

Avec l’eau, éleveurs et maraichers peuvent mener leurs activités respectives à la grande satisfaction du chef de site, Alhamdou Ould Hamadi : « Plus de 1000 personnes et leurs animaux ont accès à l’eau avec ce projet. C’est la meilleure chose que la MINUSMA nous ait donnée ».

Réunir les jeunes, à travers le sport, pour consolider la paix

C’est désormais Abaradjou qui abrite le premier complexe sportif de la région de Tombouctou, grâce à ce projet financé à hauteur de 51 millions de francs CFA, par la (RSS-DDR) avec l’appui technique d’ENDA Mali.

Bâti sur trois hectares, le complexe comprend un terrain de football ; deux blocs de latrines et une salle de gymnastique équipée. « La construction de ce complexe sportif est la meilleure façon de renforcer la cohésion sociale dans un quartier qui résume à lui seul la diversité ethnique de Tombouctou » a dit Alassane Gobi, représentant le Chef de bureau de la MINUSMA.

En effet, Abaradjou est peuplé de populations arabes, touarègues, sonrai, bambara et peuhls. Le complexe favorisera la rencontre et les échanges entres les jeunes de ces communautés à travers les activités sportives.

Cette infrastructure a été remise aux bénéficiaires par le Gouverneur de la région de Tombouctou Koïna Ag Ahmedou et le représentant du Chef de la mission onusienne à Tombouctou. 

 

Atténuer les violences communautaires

Les projets ainsi remis participent significativement à l’atténuation de la violence au sein de la communauté, au renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Comme tous les projets de réduction de la violence communautaire, ils sont identifiés par les communautés elles-mêmes et la MINUSMA.

« Le programme CVR a contribué à ramener la paix, la cohésion sociale dans la région entre les populations. En plus de les rapprocher les unes des autres, comme c’est le cas avec le sport, nous nous réjouissons de voir qu’ils annihilent les risques de violence », a affirmé Koïna Ag Ahmedou.

Le chef de l’exécutif régional estime que c’est aussi une contribution dans la lutte contre l'extrémisme violent et la radicalisation auxquels les jeunes sont exposés.

De son côté, Mohamed Elbachir Deydi, le président du conseil communal des jeunes de Tombouctou a réaffirmé l’engagement des jeunes à accompagner la MINUSMA « pour que la paix ne soit plus le rêve lointain des maliens de toutes ethnies ».

Ces projets financés par la Division RSS-DDR qui tiennent compte des besoins spécifiques selon leurs zones de réalisation, visent à prévenir et atténuer la violence communautaire avant, pendant et après les processus de cantonnement et de DDR pour la consolidation de la paix au Mali, notamment dans sa partie Nord.