« Les enfants ne devraient pas porter des armes et s'entretuer, ils devraient jouer, apprendre, s'amuser avec leurs amis, être protégés et choyés par les adultes qui les entourent », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général au Soudan du Sud et chef de la MINUSS, David Shearer.
Au total, 700 enfants ont été sélectionnés et enregistrés pour être libérés. Selon la MINUSS, il s'agit de 563 enfants soldats du Mouvement populaire de libération nationale du Soudan (SSNLM) et 137 autres associés au Mouvement populaire de libération du Soudan-Opposition (SPLA-IO).
La première phase du projet de libération impliquant 311 jeunes a été lancée lors d'une cérémonie à Yambio. Parmi ces enfants démobilisés, 87 d'entre eux sont des filles et ce nombre devrait atteindre 220 dans le cadre de ce processus de Yambio.
« C'est la première fois que tant de jeunes femmes participent à une libération comme celle-ci au Soudan du Sud », s'est réjoui M. Shearer. « Elles ont enduré des souffrances, notamment des abus sexuels et il est donc vital qu'elles reçoivent le soutien dont elles ont besoin pour rejoindre leurs communautés et qu'elles soient accueillies chez elles par leurs familles et leurs amis sans aucun sentiment de stigmatisation ».
L'ONU a mené ce processus de libération des enfants depuis plus de six mois, notamment en permettant aux forces de maintien de la paix d'escorter les chefs religieux dans les zones reculées de brousse afin d'établir des contacts et de négocier avec les groupes armés. La MINUSS a également travaillé en étroite collaboration avec d'autres partenaires clés tels que l'UNICEF, les autorités étatiques et locales ainsi que des groupes communautaires.
« Sans l'effort combiné de tous ces partenaires, ces libérations d'enfants n'auraient pas été possibles », a fait remarquer M. Shearer qui a tenu « à remercier tout particulièrement les chefs religieux qui ont voyagé dans des zones de conflit et qui ont risqué leur vie pour mettre ces enfants en sécurité ».
Toutefois, l'ONU note que le défi consiste désormais à s'assurer que les jeunes disposent du soutien financier et psychologique dont ils ont besoin pour suivre une formation, trouver un emploi et accéder aux opportunités qu'ils méritent afin de réaliser pleinement leur plein potentiel.
Pour appuyer ce processus, les ingénieurs de l'ONU ont réhabilité la route entre Yambio et un centre de formation professionnelle à proximité afin que les jeunes puissent se déplacer en toute sécurité pour leur formation.
Les Nations Unies entendent poursuivre d'autres projets visant à libérer les enfants soldats dans les mois à venir à Morobo, Bentiu et à Pibor où les dossiers de 315 d'entre eux ont été jusqu'à présent vérifiés et enregistrés.