Ce mercredi 4 avril 2018, s’est ouverte à Bangui, en présence du Président Faustin-Archange Touadera et plusieurs membres de son gouvernement, une conférence sur les armes légères et de petits calibres en Afrique centrale, une première dans la région.
Cette conférence qui se tiendra jusqu’au 5 avril, réunit des représentants de plusieurs pays d’Afrique centrale et des cadres de différents ministères de la RCA, mais aussi des représentants du PNUD, de la MINUSCA et de UNMAS, partenaires internationaux engagés auprès des pays concernés, dans la lutte contre la prolifération illégale d’armes et de munitions.
Le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, par ailleurs chargé des affaires politiques à la MINUSCA, Kenneth Gluck, a, à l’ouverture de la conférence, fait le constat que « les États touchés par les conflits, sont souvent affectés par la prolifération illicite des armes légères » avant de déplorer que cette prolifération constitue « un problème persistant à la paix et à la sécurité nationale et régionale. »
Tout en reconnaissant « l’engagement du gouvernement centrafricain aux normes de contrôle » régissant la circulation de ces armes, Kenneth Gluck a cependant fait remarquer que « la gestion des armes et des munitions doit être améliorée » en Centrafrique.
Le Représentant spécial adjoint a ensuite évoqué l’objectif général de la conférence, à savoir, « le renforcement du contrôle des ALPC dans la sous-région de l’Afrique centrale à travers le partage des bonnes pratiques et l’élaboration des recommandations entre les différents organismes gouvernementaux et les organisations de la société civile », avant de souhaiter qu’au terme de cette rencontre, ces « bonnes pratiques » soient assimilées.
Prenant la parole pour ouvrir officiellement les travaux, le Chef de l’État centrafricain, Faustin-Archange Touadera a regretté que « les armes et les munitions mal contrôlées contribuent à la persistance de la criminalité dans le pays et dans la sous-région » et que leur utilisation par des personnes non-autorisées ait favorisé « la mal-gouvernance », entre autres maux. Aussi a-t-il souligné qu’ « il importe, dans la perspective d’une lutte efficace contre les la prolifération des armes légères et de petits calibres, de renforcer les moyens de contrôle et de gestion afin d’empêcher les trafics et d’éviter que les armes légales se retrouvent entre les mains de personnes non-autorisées. »Les armes légères et de petits calibres sont omniprésentes dans les conflits armés en Afrique. En RCA, la situation sécuritaire s’est radicalement détériorée en 2013 et des quantités considérables d’armes, munitions obsolètes et munitions de petits calibres circulent partout dans le pays.
L’Afrique centrale s’est dotée de son propre instrument juridique de contrôle de ces armes-là ; il s’agit de la « Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petits calibres, de leurs munitions et de toutes pièces pouvant servir à leur fabrication ou assemblage. » Laquelle convention est plus connue sous le nom de Convention de Kinshasa. Elle a été adoptée à l’unanimité par les membres de la CEEAC, le 30 avril 2010.
La Convention de Kinshasa demande à chaque état membre de créer une Commission nationale de lutte contre le commerce et trafic illicites des armes légères (COMNAT-ALPC). En Centrafrique, le gouvernement travaille sur cette Commission avec l’appui de la MINUSCA, de UNMAS et du PNUD. Deux décrets ont été signés par le Président Touadera le 14 février 2017, le premier portant création de la COMNAT-APLC et le deuxième portant sur l’organisation, les attributions et le fonctionnement de cette commission.