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RDC : le Conseil de sécurité inquiet de la détérioration constante de la sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit préoccupé mardi par la détérioration constante de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC) et par la situation humanitaire inquiétante, qui a atteint des niveaux catastrophiques dans certaines parties du pays.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a fait un exposé sur la situation en RDC devant les membres du Conseil le 9 janvier.

Dans une déclaration à la presse publiée mardi, les membres du Conseil de sécurité ont demandé aux États membres des Nations Unies d'accroître les financements pour répondre d'urgence aux besoins humanitaires dans le pays.

Ils ont également pris note avec beaucoup d'inquiétude « de la poursuite de l'impasse politique et des violences perpétrées contre des manifestants à Kinshasa et dans d'autres localités du pays le 31 décembre 2017 ».

Ils ont « fermement condamné les actes de violence commis », qui ont fait plusieurs morts, et regretté profondément les pertes en vies humaines. Ils ont souligné l'importance du respect de l'Etat de droit et demandé aux autorités nationales d'enquêter d'urgence sur les cas de recours disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques par les forces de sécurité, afin que les auteurs de ces actes soient rapidement traduits en justice.

Les membres du Conseil ont demandé « à tous les partis politiques, à leurs sympathisants et aux autres acteurs politiques de continuer à appliquer l'Accord du 31 décembre 2016, qui demeure la seule voie viable pour sortir de la situation politique actuelle, et à rejeter la violence sous toutes ses formes, de faire preuve de la plus grande retenue dans leurs actes et leurs déclarations en s'abstenant de tout acte de provocation tel que la violence et les discours violents, afin de ne pas envenimer la situation, et de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques ».

Appel au respect des droits de l'homme et des libertés

Ils ont prié les autorités de respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales, en particulier le droit de réunion pacifique, et de faire preuve de la plus grande retenue dans leur réaction aux manifestations, et exhorté les forces de l'opposition, de leur côté, à se montrer responsables en assurant le caractère pacifique de leurs rassemblements. Ils ont demandé au gouvernement congolais de traduire en justice les personnes responsables de violations des droits de l'homme et d'atteintes à ces droits, conformément à la Constitution. Ils ont aussi demandé à ceux de l'opposition qui rejettent le processus électoral de faire preuve d'un esprit de dialogue et de compromis pour permettre la mise en œuvre de l'Accord.

Les membre du Conseil ont réaffirmé qu'ils étaient « déterminés à agir en conséquence envers tous les acteurs congolais dont les actions et les déclarations entravaient la mise en œuvre de l'Accord et l'organisation des élections selon le calendrier prévu ».

Ils se sont félicités des progrès accomplis en ce qui concernait les inscriptions sur les listes électorales, avec le soutien actif de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et ont salué l'adoption par le Parlement congolais de la loi électorale modifiée et du projet de loi de financement des élections.

Les membres du Conseil ont aussi rappelé que le gouvernement congolais devait mener sans tarder une enquête complète sur le meurtre de deux membres du Groupe d'experts des Nations Unies et en traduire les auteurs en justice.