Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC) et chef de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MONUSCO), Maman S. Sidikou, s'est dit préoccupé mercredi face aux arrestations et détentions arbitraires survenues en différentes régions de la RDC.
Ces arrestations et détentions ont eu lieu à la suite d'une mobilisation pacifique de la société civile aux fins de protester contre le retard accusé dans la publication du calendrier électoral et d'appeler à la tenue des élections avant la fin de l'année, a précisé la MONUSCO dans un communiqué de presse.
Le 31 juillet 2017, les Nations Unies ont relevé plus de 120 cas d'arrestations ou de détentions à Kinshasa, Goma, Lubumbashi, Beni, Butembo, Bukavu et Mbandaka. Parmi les personnes détenues figuraient huit représentants des médias, dont un journaliste de Radio Okapi et deux membres de la presse internationale, qui ont été libérés à la suite d'une intervention de la MONUSCO.
Des rassemblements ont également été violemment dispersés à Kisangani et à Bukavu, où la police nationale congolaise a tiré à balles réelles, blessant trois personnes.
« Je suis profondément préoccupé par les restrictions imposées aux rassemblements pacifiques et les arrestations qui frappent ceux qui voudraient exprimer leurs opinions politiques, ainsi que par le ciblage de journalistes et la confiscation de leurs matériels », a dit M. Sidikou.
Le Représentant spécial a exhorté les autorités nationales et locales « à respecter pleinement les libertés et droits fondamentaux tels que consacrés par la Constitution congolaise ». Il a souligné également la nécessité pour tous les acteurs politiques, indépendamment de leurs affiliations partisanes, « de s'abstenir de toute déclaration ou action qui pourrait exacerber les tensions et polariser encore davantage le paysage politique».
M. Sidikou a rappelé que le respect des libertés fondamentales, ainsi qu'un engagement de toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue et à préserver l'esprit de dialogue et de compromis, sont « essentiels à la création d'un environnement propice à la mise en œuvre de l'Accord du 31 décembre, qui doit culminer avec la tenue d'élections paisibles et crédibles ».