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RDC : la situation politique reste très fragile, selon l'ONU

Un an après la signature de l'accord politique du 31 décembre 2016, la situation politique en République démocratique du Congo (RDC) reste « extrêmement fragile », a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.

M. Lacroix, qui présentait au Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a condamné la répression violente des manifestations du 31 décembre 2017 par les forces nationales de sécurité, appelant les autorités nationales à diligenter les enquêtes nécessaires pour traduire en justice les auteurs présumés de violations des droits de l'homme.

« Vu les enjeux, il est essentiel que tous les acteurs de la classe politique congolaise renoncent à tout acte pouvant conduire à des situations de violence », a souligné M. Lacroix.

Le Secrétaire général adjoint a notamment engagé les acteurs politiques à jouer un rôle constructif dans la mise en œuvre du calendrier électoral, avertissant que tout refus de compromis ne ferait qu'approfondir la crise politique.

Il a également jugé impératif, pour les partenaires de la RDC, de fournir un appui politique, logistique et financier suffisant au déroulement d'élections crédibles, faisant notamment observer que tout retard dans le déroulement des élections risquerait non seulement d'attiser les tensions politiques mais aussi d'aggraver une situation sécuritaire déjà fragile.

En la matière, le représentant de la RDC a assuré que les autorités congolaises sont déterminées à « aller vers les élections », tout en dénonçant le fait qu'après la publication du calendrier qui a fixé les élections au 23 décembre 2018, « l'opposition réfractaire au compromis » continue à « s'agiter ».

S'agissant de l'attaque meurtrière perpétrée le 7 décembre contre des Casques bleus à Semuliki, au Nord-Kivu, et, qui a couté la vie à 15 soldats de la paix tanzaniens, M. Lacroix a annoncé que des préparatifs étaient en cours pour assurer l'opérationnalisation, le mois prochain, d'un troisième bataillon à déploiement rapide.

Il a précisé que les membres de ce type d'unités suivaient un entraînement aux combats de jungle pour leur permettre d'évoluer de manière plus efficace dans l'environnement asymétrique dans lequel ils opèrent.

Le chef des opérations de maintien de la paix a également estimé que la nature asymétrique de la menace posée par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) exigeait de renforcer la coopération régionale, ainsi que la collecte et l'analyse d'informations, mais aussi d'interrompre les systèmes d'appui politique et économique dont bénéficie le groupe. Outre des opérations militaires ciblées, il a appelé au renforcement de la coopération entre la MONUSCO et les forces de sécurité nationale.