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Promouvoir et protéger les droits des victimes d'exploitation et d'abus sexuels

Pour la première fois depuis leur désignation fin 2017, pour siéger en tant que défenseurs des droits des victimes sur le terrain (Field Victims’ Rights Advocates /FVRA) dans les quatre pays d'où émanent la plupart des allégations d'exploitations et de abus sexuels (République centrafricaine, République démocratique du Congo, Haïti et Soudan du Sud ), les FVRA et la défenseure des droits des victimes des Nations Unies (Victims’ Rights Advocate /VRA), la Sous-Secrétaire générale Jane Connors, se sont réunis, du 19 au 22 février 2019, à Bangui, en République centrafricaine pour évaluer leurs acquis et les défis auxquels ils sont confrontés.

La désignation des FVRA et la nomination de la VRA constituaient un élément central de la stratégie du Secrétaire général mise en relief dans son rapport intitulé "Mesures spéciales contre l'exploitation et les abus sexuels: une nouvelle approche (A / 71/818)" laquelle préconisait le respect des droits des victimes comme étant au cœur de l'action de l'ONU contre l'exploitation et les abus sexuels.

Le rôle des défenseurs des droits des victimes sur le terrain consiste à œuvrer au sein du système des Nations Unies pour plaider en faveur de l'adoption d'une approche centrée sur les victimes et fondée sur les droits afin de prévenir et combattre l'exploitation et les abus sexuels perpétrés par le personnel des Nations Unies, aussi bien en uniforme que le personnel civil national et international, y compris ceux employés par des agences, fonds et programmes. Il en est de même pour les forces internationales non-onusiennes déployées sous mandat du Conseil de sécurité. Chaque défenseur des droits des victimes sur le terrain est le principal point de contact pour les victimes d’exploitation et de violence sexuelles.

Lors de la réunion, les défenseurs des droits des victimes sur le terrain ont souligné qu’il importait de répondre aux besoins immédiats et à long terme des victimes, y compris à ceux des enfants nés de l’exploitation et des abus sexuels. En sa qualité de défenseure des droits des victimes, Jane Connors a souligné que "répondre aux besoins immédiats des victimes peut éventuellement les transformer en survivants habilités à coopérer avec les Nations Unies dans leurs efforts pour rendre les comptes plus responsables".

Les possibilités d'éducation offertes aux plus vulnérables pourraient leur éviter de devenir des victimes. La nécessité de garantir un accès rapide aux fonds pour répondre aux besoins immédiats des victimes a été soulignée, de même que la nécessité de disposer de plus de ressources pour aider les FVRA à remplir leur fonction cruciale. Les défis soulevés comprenaient le maintien du contact avec toutes les victimes, en particulier dans des environnements peu sûrs; et veiller à ce que l'approche nationale visant à prévenir et à combattre l'exploitation et les abus sexuels soit coordonnée et étroitement coordonnée.

La Sous-Secrétaire générale Jane Connors a précisé que «bien que beaucoup reste à faire, beaucoup a été accompli», ajoutant qu’«il est agréable de voir que les droits des victimes sont de plus en plus intégrés dans les efforts visant à lutter contre l’exploitation et les abus sexuels dans notre système complexe. Ces torts ne sont plus considérés principalement comme des risques d'atteinte à la réputation de l'Organisation, mais comme un comportement préjudiciable aux individus, aux familles et aux communautés ».

Les premiers résultats de la cartographie-pilote des approches et des services en matière de droits des victimes destinés à apporter un soutien juridique, médical, psychosocial, à la sécurité, au logement et aux moyens de subsistance aux victimes dans huit pays prioritaires, y compris ceux avec FVRA lancés par le Bureau de la défenseure des droits des victimes était un sujet de discussion particulier. La VRA estime que la cartographie fournira des informations de base, y compris des manquements en matière de soutien, et constituera un facteur déterminant pour améliorer la qualité et la rapidité de l'assistance aux victimes.

Organisée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), la rencontre a vu la participation des chargés des droits de l'homme et des questions de conduite et discipline, du conseiller principal pour la protection des femmes, des agents du Bureau de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire pour la République centrafricaine, du Bureau du Coordonnateur spécial pour la prévention de l'exploitation, de la violence et des abus sexuels, du Bureau des services de contrôle interne, ainsi que des représentants d’agences, de fonds et de programmes des Nations Unies. La VRA et la FVRA de la République centrafricaine ont également rencontré des représentants de la Commission nationale des droits de l'Homme et des libertés fondamentales pour discuter de son rôle dans la mise en œuvre de la responsabilité des victimes.