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Pas d’indices d’attaque contre Bangassou mais la MINUSCA reste en alerte

La MINUSCA réaffirme son engagement à protéger Bangassou (700 km de Bangui) et sa population, tout en soulignant qu’il n’y a pas d’indices d’une attaque en préparation contre cette ville de la préfecture du Mbomou (sud-est). « La Force de la MINUSCA a effectué des patrouilles terrestres jusqu’à 20-30 kilomètres au-delà de Bangassou, en plus d’une reconnaissance aérienne, et n’a révélé aucune présence de groupes armés ou de mouvements de combattants en direction de la ville. Il n’y a actuellement aucun indice d’attaque ou de menace », a indiqué  mercredi Rosevel Pierre Louis, le chef du bureau de la MINUSCA dans la ville.

S’exprimant lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission, ce responsable a souligné que « les rumeurs d’une attaque des peulhs armés ou de l’UPC ont créé un climat de panique » mais les activités ont repris dans la ville depuis la fin de la semaine. Le chef du bureau de la MINUSCA a ajouté que « la Force reste mobilisée et va continuer à patrouiller sur les axes qui mènent vers Bangassou et déceler toute planification », rappelant que le seul groupe armé dans la ville sont les anti-Balaka. 

Le chef de bureau est également revenu sur le lancement début mars, d’un projet de réduction des violences communautaires à l’ intention de groupes armés et détenteurs d’armes illégales. « Ce projet qui va durer trois à six mois, offre des opportunités aux jeunes qui n’ont pas eu la chance d’avoir un métier, d’en avoir un mais aussi de pouvoir mener des activités génératrices de revenus selon leur choix», a-t-il indiqué, appelant les détenteurs d’armes illégales à saisir cette opportunité. Un comité local présidé par le Préfet et regroupe les représentants des anti-Balaka, les représentants de la société civile à Bangassou et les représentants des personnes déplacées qui vivent dans le site a été mis sur place pour donner des directives à ce projet et faire la sensibilisation dans les quartiers.

Le chef du bureau de Bangassou a également salué le partenariat avec le préfet du Mbomou « afin de ramener la paix et la sécurité  de manière durable à Bangassou et dans la préfecture » ainsi que les différents acteurs de cohésion sociale qui font « un travail remarquable pour ramener la paix et faciliter la cohésion sociale ». « Ces initiatives vont dans la bonne direction en dépit des défis sécuritaires qui restent énormes », a affirmé ce responsable, précisant que la MINUSCA appuie ces acteurs.

Pour sa part, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a condamné avec fermeté les deux attaques perpétrées par des anti-Balaka contre des casques bleus mardi, au sud d’Alindao, dans la préfecture de la Basse-Kotto. « Les casques bleus ont riposté aux tirs des anti-Balaka, qui ont pris la fuite. Cinq casques bleus ont été légèrement blessés lors des deux incidents et sont actuellement soignés », a-t-il indiqué. La MINUSCA a également condamné l’attaque ayant provoqué la mort de six acteurs humanitaires, dont un personnel de l’UNICEF, près de Markounda, nord-ouest de Centrafrique, et a présenté ses condoléances aux familles et collègues des victimes.

A propos de la situation dans le 3e arrondissement de Bangui, le porte-parole a indiqué que les concertations entre les autorités centrafricaines et la MINUSCA se poursuivent pour faire le point de la situation et prendre des mesures adéquates. Il a rappelé que les groupes criminels armés de cet arrondissement doivent cesser leurs activités criminelles et rendre leurs armes, précisant que l’action de la MINUSCA et des responsables centrafricains fait partie de l’extension de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire. « La sécurité des citoyens est une prérogative de l’Etat centrafricain, à qui la MINUSCA apporte tout son soutien. Il n’appartient pas à des gangs de s’attribuer cette tâche », a dit le porte-parole.