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Pas de sécurité durable au Sahel sans mise en œuvre complète de l'accord de paix au Mali (Conseil de sécurité)

Les membres du Conseil de sécurité ont souligné vendredi la nécessité pressante de distribuer les « dividendes tangibles et visibles de la paix » à la population du Nord et d'autres régions du Mali afin « de maintenir l'élan » de l'Accord de paix et de réconciliation et empêcher que les gains obtenus ne soient potentiellement perdus.

Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil se sont félicités de la signature, le 20 septembre, par les groupes armés 'Plateforme' et 'Coordination', avec le soutien du gouvernement du Mali, de l'équipe internationale de médiation et du Représentant spécial du Secrétaire général dans le pays, d'une série d'engagements incluant une cessation immédiat, complète et définitive des hostilités, suite aux violations répétées du cessez-le-feu depuis le début du mois de juin. Ils ont demandé aux groupes armés 'Plateforme' et 'Coordination' de respecter strictement cet engagement.

La déclaration du Conseil, qui réaffirme son « ferme attachement à la souveraineté, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale du Mali », intervient au lendemain de l'exposé que leur a présenté Mahamat Saleh Annadif, le Représentant spécial du Secrétaire général dans le pays et Chef de la Mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies au Mali (MINUSMA).

Des retards persistants dans la mise en œuvre de l'Accord de paix

Les membres du Conseil de sécurité ont toutefois exprimé leur profonde préoccupation face aux retards persistants dans la mise en œuvre intégrale des dispositions clés de l'Accord de paix.

Ils ont exhorté le gouvernement du Mali et les groupes armés 'Plateforme' et 'Coordination' à adopter sans délai un chronogramme convenu pour l'application intégrale de l'Accord et à prendre des mesures urgentes et concrètes pour s'acquitter pleinement et rapidement des obligations qui leurs incombent en vertu de l'Accord.

Ces obligations comprennent notamment l'opérationnalisation des administrations intérimaires dans le nord du Mali, la mise en place du mécanisme de coordination opérationnelle à Kidal et à Tombouctou, des progrès dans le cantonnement et les processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, y compris par la définition de critères d'éligibilité adéquats et la soumission de listes de candidats finalisés. Ces obligations incluent également des progrès dans la réforme du secteur de la sécurité, le processus de décentralisation, la participation des femmes ainsi que la nomination effective d'un Observateur indépendant.

MaliConseil de sécurité envoie message ferme aux parties maliennes pour pleine mise en œuvre accord de paix#FRPrezhttps://t.co/PoHCUFt69X pic.twitter.com/KQby1ZgVMx

— La France à l'ONU (@franceonu) 6 octobre 2017

Les membres du Conseil ont exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international applicable et à mettre fin à toutes les violations des droits de l'homme. Ils ont encouragé le gouvernement malien à poursuivre ses efforts pour lutter contre l'impunité, avec le soutien de MINUSMA.

Les membres du Conseil ont également souligné que le fait d'engager des hostilités en violation de l'Accord ainsi que les mesures prises qui entravent ou entravent par un retard prolongé ou qui menacent la mise en œuvre de l'Accord constituent maintenant une base pour les désignations de sanctions conformément à la résolution 2374, qui a été adopté le 5 septembre 2017. Ils ont appelé tous les acteurs à assurer une coopération complète avec le Comité des sanctions et le Groupe d'experts créé par cette même résolution.

Soutien aux efforts du G5 Sahel

Les membres du Conseil de sécurité se sont dits préoccupés par la situation sécuritaire au Mali et la dimension transnationale de la menace posée par le terrorisme et la criminalité transnationale organisée (y compris le trafic d'armes et de drogue, la traite de migrants et la traite de personnes) dans la région du Sahel.

Ils ont reconnu la détermination et l'appropriation par les gouvernements du Groupe des 5 États du Sahel (G5 Sahel) de s'attaquer au terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, notamment par la conduite d'opérations militaires conjointes antiterroristes transfrontalières.

Les membres du Conseil ont souligné que les efforts de la Force conjointe du G5 Sahel pour contrer les activités des groupes terroristes et d'autres groupes criminels organisés contribueront à créer un environnement plus sûr dans la région du Sahel, en vue de soutenir la MINUSMA à remplir son mandat pour stabiliser le Mali.

Ils ont souligné qu'une paix et une sécurité durables dans la région du Sahel ne seront pas réalisées sans une « mise en œuvre complète, efficace et inclusive de l'Accord », et a souligné que les parties ont partagé la responsabilité principale de progresser sans cesse dans sa mise en œuvre.

Cette mise en œuvre de l'Accord pourrait faire l'objet d'une attention particulière lors de la prochaine visite du Conseil de sécurité dans la région du Sahel.