La situation sécuritaire dans le Sud-est de la Centrafrique, notamment dans les préfectures de Mbomou et Haut Mbomou, a été au menu d’échanges, le lundi 12 mars 2018, entre le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Parfait Onanga-Anyanga, et le Cardinal Dieudonné Nzapalainga puis l’Imam Layama Kobine.
À propos de cette région du pays où sont quasi quotidiennement perpétrés attaques criminelle et braquages souvent sur fond d’affrontements entre communautés, le Cardinal Nzapalainga a évoqué de la « nécessité de partage d’informations avec la MINUSCA qui a pour vocation d’aider à assurer la protection des personnes et des biens, au regard de la situation dans le Sud-est du pays. » Il s’est dit préoccupé par la situation de Bangassou et de Rafai, annonçant sa prochaine visite sur place pour rencontrer « les communautés, les responsables locaux et les jeunes qui portent des armes » afin de participer à l’œuvre de « désarmement des cœurs. »
Parfait Onanga-Anyanga a, pour sa part, rassuré son interlocuteur sur le fait que « la MINUSCA reste présente dans la préfecture du Mbomou », se félicitant, par ailleurs, de la prochaine visite du Cardinal. « L’effort pour la paix doit se poursuivre […] les moyens militaires ne seront jamais suffisants […] il faut aller semer dans les cœurs les graines de la paix et c’est à ce titre que je me concerte avec le Cardinal pour voir comment mutualiser les efforts », a indiqué le chef de la MINUSCA au sortir de ce tête-à-tête.
Une nécessité de mutualisation des efforts également soulignée par l’Imam Layama Kobine, à l’issue de sa rencontre avec le Représentant spécial. Se réjouissant de la disponibilité de la MINUSCA à « aider à trouver des solutions dans ces zones où renaissent les conflits », le chef de la communauté musulmane a salué l’engagement du Représentant spécial à faire en sorte « que les fils et les filles de Centrafrique se parlent et arrêtent de s’entretuer. » À son tour, l’Imam Kobine a promis de s’y rendre, au besoin, avec le Représentant spécial, afin de parler à « nos fils et leur dire restons ensemble, vivons ensemble ! »
Notons que dans la même journée, le Représentant spécial a échangé avec les parlementaires du Mbomou et Haut-Mbomou aux fins de recueillir également leurs contributions pour une issue heureuse de la crise dans cette partie du pays.