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Major Jarin Sultani: « Fière d’avoir servi sous la bannière bleue des Nations Unies en RDC »

Major Jarin Sultani: « Fière d’avoir servi sous la bannière bleue des Nations Unies en RDC ». Photo MONUSCO

Après 12 mois de bons et loyaux services au service de la Paix et des femmes en République Démocratique du Congo, major Jarin Sultana du contingent des casques bleus bangladais au sein de la MONUSCO, quitte le pays hôte, en cette date symbolique du 8 mars, qui marque la célébration de la Journée Internationale de la Femme. Elle se dit satisfaite du travail accompli auprès des communautés de l’Ituri ou elle avait été déployée.

Arrivée au Congo le 21 février 2019, major Sultana n’a ménagé ni ses compétences, ni ses efforts pour promouvoir la cause féminine et surtout aider au rapprochement entre les populations locales et la MONUSCO. En sa qualité de Cheffe des activités civilo-militaires (CIMIC) au sein du Secteur Nord de la Force de la MONUSCO basé en Ituri, elle a mis en place un système vital d’interaction entre les casques bleus et les populations civiles dont beaucoup ne comprennent pas toujours le rôle d’une Force de maintien de la Paix dans un pays ou une province où des groupes armés sèment chaque jour la mort et la désolation.

Douze mois durant et avec son équipe, major Sultana dit avoir apporté une « contribution importante à l’autonomisation des habitants par le biais de la formation professionnelle et d’autres activités ». Car, outre des consultations médicales gratuites organisées par les différents contingents dans des Ecoles ou à la prison de Bunia, la fourniture d’eau ou de kits scolaires, les sensibilisations sur la lutte contre les violences sexuelles ou les droits des femmes, les activités CIMIC comprennent un important volet formation. Celle-ci porte entre autres sur l’informatique de base, la réparation de téléphones portables, le câblage et la plomberie de la maison électrique, le chargement des batteries…

Major Sultana n’est pas peu fière du succès que rencontre cet aspect de son travail : en douze mois, 263 jeunes (dont 43 femmes) de Bunia et de ses environs ont suivi 14 formations professionnelles organisées par le contingent bangladais. Aujourd’hui, la plupart des stagiaires sont indépendants ou travaillent dans différentes organisations locales. Ils gagnent en moyenne 200 dollars par mois.

« Le plus grand avantage d’une telle formation est qu’elle peut être achevée dans un laps de temps relativement court, tout en produisant un impact positif, direct et durable dans la communauté », se réjouit major Sultana.

Adreza Anuarite, jeune congolaise habitante de Bunia, la trentaine révolue, fait partie de ces 263 jeunes à avoir suivi ces formations, notamment celle en réparation de téléphones mobiles : « je remercie les Bangladais et la MONUSCO de m’avoir permis de suivre cette formation, mais particulièrement encore le Major SULTANA qui s’est toujours impliquée personnellement pour l’émancipation des femmes ; j’ai maintenant un atelier de réparation de téléphones cellulaires, ma petite activité me permet de gagner parfois jusqu’à 250 dollars par mois », déclare-t-elle.

Jules T. Kabagambe, un autre stagiaire de 29 ans, déclare :

« J’ai opté de suivre cette formation parce qu’il y a aujourd’hui beaucoup d’ONGs dans la ville de Bunia, et parmi les critères d’embauche, il y a l’informatique ; vu que j’avais beaucoup d’insuffisances concernant cette filière, alors je m’y suis mis à fond pour décrocher ce certificat. Maintenant, je peux chercher du travail dans une ONG locale, et si ça ne marche pas, je pourrais créer ma propre entreprise en bureautique et gagner ma vie ».

Bien que la priorité stratégique de la MONUSCO soit de protéger les civils, la Mission travaille également pour l’autonomisation des jeunes congolais, affirme Major SULTANA qui ajoute : « après avoir reçu une formation dans différents domaines, ces jeunes veulent mener une vie paisible et ne rejoindront aucun groupe armé ». Pour maximiser l’impact de ces formations, major Sultana prenait soin de toujours les planifier personnellement avec les autorités locales.

Gardienne de la Paix, major Sultana est aussi sensible aux questions du Genre. Tout au long de ses douze mois en Ituri, elle a ainsi fréquemment visité les zones de violence où les femmes et les enfants sont touchés. Lors de ses nombreuses interactions avec les femmes et les jeunes filles de l’Ituri, les échanges portaient aussi bien sur l’hygiène que sur la santé de la reproduction, la prise en charge médicale pendant la grossesse, les maladies sexuellement transmissibles ou encore sur les droits des femmes.

En raison de son engagement constant, de son dévouement désintéressé et de son professionnalisme, major Sultana a obtenu le « Certificat d’Appréciation du Commandant de la Force » : une référence pour les casques bleus !

Au moment de quitter la RDC, major Sultana se dit satisfaite de sa mission au sein des Nations Unies : « au moment de quitter la RDC et la MONUSCO, je suis heureuse d’avoir servi comme casque bleue. Grâce à mon travail, les jeunes congolais sont désormais en mesure de générer des revenus pour leurs familles. Ce programme va les empêcher de rejoindre les groupes armés et de s’adonner à la violence… Je suis fière de ce que j'ai fait au sein de la MONUSCO ».